Quand on pense à l’auteur Catalan Josep Pla, il n’est guère difficile de se souvenir de l’image perpétuelle, dont il s’est lui-même chargé d’en faire une partie essentielle de sa mythologie, de paysans aux bérets enracinés à la terre et aux banalités concentré dans l’observation, chargée d’ironie, de douceur, empathie et compréhension digne d’un philosophe présocratique ou d’un espiègle (malicieux) moine zen hédoniste et malicieux, du prodigieux paysage de l’Empordà et de Palafrugell et ses habitants qu’il a immortalisés avec une énorme considération et faire de cela une référence mythique des littératures hispanistes du XXème siècle à travers la prose – Tellement admirable, tellement chargée de sensibilité, d’intelligence, de textures, d’arômes et de couleurs que cela continue à être un scandale que malgré la continuelle augmentation des appréciations faites à son œuvre et la reconnaissance unanime des critiques, il continue à être si peu lu et trop méconnu dans le monde culturel castillan.
Penser à Pla c’est presque inévitablement penser à Palafrugell et au bleu inoubliable de la mer de l’Ampurdan Bas. Penser à Pla c’est penser à ces pages – parce que Pla, comme le signalait Dionisio Ridruejo (celui qui à traduit « Le cahier gris » al espagnol, accompagné de sa femme Gloria de Ros, probablement un des livres les plus originaux publiés dans la péninsule ibérique au XXème siècle), il écrivait peut être plus par pages que par livres – en marge à toute rhétorique le temps se suspend pour que nous puissions apprécier la beauté douloureuse de sa fugacité, pas d’un mode déchiré comme Faust mais plutôt au style de sensibilité esthétique japonaise (Sur les photos, Pla avec son béret et le reste, ne semble t il pas japonais plus qu’autre chose ?) ce qui ouvre la voie à une profonde sensation d’éternité dans le plus pur présent des choses.
Refugiés dans l’intemporelle et poétique Palafrugell il se peut qu’il soit difficile d’oublier que Pla a aussi été un grand voyageur cosmopolite qui a de plus vécu entre 1920 et 1940 dans six différentes villes européennes (Rome, Paris, Londres, Athènes, Madrid et Berlin) où il a été envoyé spécial de différents quotidiens.
A ceci il applique la même capacité personnelle d’observation et d’adaptation culturelle qui lui permet de toujours découvrir un nouvel aspect sur les choses, semblable a ce qu’il montre quand il commente par exemple dans Le cahier gris que « Les Barcelonais ont un peu de difficulté a imaginer qu’il puisse faire froid. C’est inutile : ils ne veulent pas que cela se dise. Quand ils se trouvent face au froid de dedans et dehors ils adoptent des visages de pommes aigries. Dans les rues j’ai vu énormément de gens, plus ou moins protégés du froid, aux faces crispées – le visage de la protestation. »
C’est à cette facette de voyageur et cosmopolite que le Palau Robert dédie l’exposition « les villes européennes de Josep Pla. » http://www20.gencat.cat/portal/site/PalauRobert?newLang=ca_ES