Mtn-Cameroon-Kakotel: Un contrat, des contraires

Écrit par Mutations   

Mercredi, 17 Août 2011 15:15

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Mtn voit une grossière mise en scène derrière les prétentions de son ancien sous-traitant.
A Mtn-Cameroon, il a été décidé de ne pas commenter une affaire encore pendante devant les tribunaux. Officiellement. En off, pourtant, on laisse éclater sa rage : «Les sentences du Centre d'arbitrage du Gicam (Cag) et la décision de la cour d'appel du Littoral, qui sont brandies, donnent une apparence de normalité à une affaire qui n'est rien d'autre qu'un braquage en règle contre Mtn.» Kakotel, avance-t-on, prétend avoir apporté à l'opérateur 100.000 clients Postpaid.

Une prétention qualifiée de «purement fantaisiste, dont elle n'apporte aucune preuve». Comment, s'interroge un haut cadre de la maison, Kakotel a-t-elle pu apporter 100.000 clients en un an à Mtn, qui en comptait déjà 120.000 avant son partenariat avec Kakotel et en compte toujours autant après ce partenariat ? Cela n'aurait été possible qu'à condition que Mtn ait miraculeusement perdu 100.000 clients Postpaid avant son contrat avec Kakotel, en 2008, que Kakotel ait miraculeusement conquis, en un an, autant d'abonnés que Mtn en 8 ans sans en avoir les moyens humains et techniques, encore moins les ressources publicitaires et marketing.

Sur les prétentions de Kakotel, qui invoque des pertes subies suite à la mévente des produits défectueux, des commissions non payées, l'utilisation illicite de la base de données ou encore l'atteinte à l'image, l'on est partagé entre l'abasourdissement et l'ire. Ici, l'on soutient que Kakotel n'a jamais, financièrement parlant, rien rapporté du contrat. La preuve, argue-t-on, c'est que ce partenaire, qui aurait dû communiquer sa propre base de données-clients à l'opérateur, en est plutôt à la lui réclamer : «Un partenaire qui vous apporte en un an ce que vous ne parvenez avoir vous-même en 8 ans, vous le chouchoutez, vous déployez toute votre énergie pour ne pas le perdre. On n'est pas dans un tel cas.» On peut tout de même s'étonner que l'opérateur n'ait jamais songé à dénoncer un contrat de partenariat qui ne lui rapportait rien.

Chantages
Mtn émet également de sérieux doutes quant à l'impartialité des trois juges du tribunal arbitral du Gicam, dont la sentence n'était par ailleurs pas destinée à être débattue au fond devant la cour d'appel du Littoral. «Lors d'une réunion avec son bureau dirigeant, en mai dernier, nos responsables ont soulevé plusieurs réserves en rapport avec la procédure arbitrale et certaines pratiques fortement pernicieuses dans cette affaire. Le président du patronat a promis de répondre à nos observations par écrit. Et nous n'avons rien reçu à ce jour», explique un cadre sous le sceau de l'anonymat. Là encore, Mtn semble avoir fait preuve de désinvolture en ne récusant pas un collège sur lequel planaient, à ses dires, de forts soupçons de parti pris.
L'opérateur énonce un chapelet d'autres récriminations, et dénonce un climat des affaires nauséeux fait de pressions et de chantages divers, où tout semble mis en oeuvre pour éloigner les créateurs de richesse.

«Nous avons le droit de notre côté et restons sereins», avertit le responsable sus-évoqué. Avant de menacer : «Si les décisions rendues par le Cag – qui entament la crédibilité de ce Centre d'arbitrage et, par extension, la crédibilité du Gicam – devaient prospérer, elles consacreraient un cas de braquage juridique ; un précédent dangereux de nature à accentuer l'insécurité judiciaire dont nombre d'entreprises solvables sont aujourd'hui victimes au Cameroun.» Afin d'éviter l'étouffement financier, Mtn a cantonné la somme querellée dans l'un de ses comptes bancaires. Elle sera payée au demandeur s'il obtient gain de cause après épuisement de tous les moyens de recours, ou reversée dans le fonds de roulement le cas échéant. On a beau être Mtn, mais 3,208 milliards Fcfa bloqués dans un compte pendant de longs mois, ça fait forcément un énorme trou dans la caisse.

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