Le musée des Arts décoratifs de Paris propose une exposition : “La Publicité Recylcle l’Historie”, jusqu’au 28 août. Le musée mène une investigation sur la manipulation de design publicitaire au travers de l’usage de l’histoire et des personnages historiques durant le XXe siècle, et pour cela elle a sélectionné des affiches et des films de la collection du musée qui se présentent sous des formats intéressants.
On pourrait penser que la publicité n’a pas plus de deux siècles d’âge, mais l’histoire nous dit que les Égyptiens connaissaient déjà le simple concept de publicité sur des feuilles de papyrus qui sont aujourd’hui la propriété du musée britannique de Londres. Le papyrus était un avis qui sollicitait information sur un esclave fugitif, offrant une récompense à qui le ramènerait à son maître.
Peut-être simple, mais il y a bien tous les éléments que requiert la publicité. La Grèce antique n’est pas en marge. En 480 avant Jésus-Christ, sont apparus les modes de propagande qui faisaient la promotion des lois de Solón, sur des retables, qui sont les ancêtres de la publicité politique.
À Rome, sont apparues les premières gigantographies, qui consistent en d’énormes cadres qui servaient à maintenir de forme permanente les communiqués officiels et il portait le nom de « alba ». Il y a aussi les Libelli, plus connu aujourd’hui sous le nom d’affiche, et qui accomplissaient le même objectif : vendre des esclaves, vendre des objets, louer des maisons, promouvoir un spectacle, etc.
Dans ce processus de construction de messages attirants un public vers la consommation ou l’acceptation de produits de service, les publicistes et spécialistes en sémiotique ont cherché des images de pouvoir pour y assimiler les vertus et les contrats posés aux produits qu’ils veulent vendre, avec comme objectif de convaincre le consommateur. C’est ainsi que Napoléon, Cléopâtre, la reine mère, Christophe Colomb ont poussé à la consommation des produits.
L’un des cas les plus connus et qui porte la plus grande charge publicitaire, c’est la figure du leader révolutionnaire Che Guevara. Son image idyllique de meneur jeune, pur, rebelle a servi pour rendre des sacs, des affiches, de la bière, des chemises et tout type d’objets de consommation. Un paradoxe pour une figure historique qui a lutté contre l’injustice sociale et pour la révolution socialiste, transformée en icône du capitalisme.
Pour plus d’informations : http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/accueil-292/une-486/francais/publicite/expositions-96/actuellement-504/la-publicite-recycle-l-histoire/