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Pourquoi avoir signé la pétition pour le Dr N. BONNEMAISON ?

Publié le 17 août 2011 par Marius

mort.jpg Aujourd’hui j’ai appris le décès d’un jeune et brillant chirurgien toulousain, reconnu pour son humanité et ses compétences par l’ensemble de la profession locale. Un décès trop banal au cœur de l’été ; ce médecin a préféré mettre un terme définitif à son parcours plutôt que d’affronter son quotidien fait d’écoute et de soins. Rien n’y personne ne pouvait imaginer la fine brèche de cet  homme qui, jusqu’au dernier moment, n’a rien laissé transparaître de ses angoisses intérieures. Ma pensée va  aux siens, à sa famille, à ses amis, à ses confrères, à son assistante. Ils n’ont rien vu venir et n’ont de ce fait rien entrepris pour soutenir, aider celui qui, tout à côté d’eux, a préféré l’ultime démission à la vie.

Le journaliste Jean Daniel FAYSAQUIER  dans son blog aborde avec pertinence le sujet de l’hôpital de Bayonne . Non,  ce n’est pas le procès de Nicolas BONNEMAISON qu’il importe d’instruire mais plus précisément le procès d’une organisation,  d’un établissement, parmi d’autres,  qui ne peut admettre que le professionnalisme d’un homme peut, parfois, être mis à mal par un malaise comportemental lié à la charge des responsabilités.

 Confrontés tous les jours à la mort, trop souvent isolés dans l’exercice de leurs activités les praticiens souffrent dans l’indifférence générale. Ils sont nos derniers espoirs face à l’irrémédiable. Nos attentes sont telles qu’il ne peut y avoir de faiblesse apparente de la part de ces hommes et femmes qui prennent tout le temps pour nous écouter. Ils représentent, quelques parts, notre dernier recours et dans ces instants, nous n’imaginons même pas qu’ils peuvent être confrontés  au doute, à l’angoisse ou au burn-out. Chacun d’entre nous est perfectible, même celui qui vous écoute,  soigne vos bobos, vos douleurs mais aussi abrège vos souffrances vitales.

Moins haletante que l’affaire DSK  l’affaire de l’urgentiste  de Bayonne semble prendre une mauvaise tournure. Le traitement de cette affaire dans les médias à exacerber les plus concernés d’entre nous sur le sujet grave et cent fois renouvelé d’une mort dans la dignité et l’apaisement.

Sur la fin de vie tout le monde à droit d’avoir son opinion. Il n’y a pas UNE vérité comme il n’y a pas UNE mort. Chaque décès est une histoire à partager avec les siens et, ne l’oublions surtout pas, à partager avec  les hommes et femmes qui « accompagnent » le mourant et sa famille. Il y a les pros et les antis et bizarrement aujourd’hui, dans ce papier, je ne rentrerais pas plus dans le débat ; chacun est libre d’imaginer ce à quoi il peut espérer de mieux pour son ultime départ. C’est de la liberté individuelle qu’il s’agit, rien de plus.

Confrontés à la quotidienneté de la mort, confrontés à la solitude de l’exercice médical cet urgentiste a choisi un geste simple, trop simple peut être, discutable forcément car même en ces moments là diverses options thérapeutiques s’offraient à lui. Le curare est radical, la morphine l’est moins…il faut parfois compter avec le temps et parfois les minutes paraissent une éternité.  Mais il est toujours plus facile, à postériori de juger que de comprendre et pardonner une prise de décision qui, sur le fond, a permis d’abréger la détresse physique et morale de patients en fin de vie.

Au-delà de ces évènements, ne pourrions nous pas aborder l’environnement professionnel  des praticiens, leurs isolements, le sous effectif (évident) des services, le temps consacré à l’exercice médical et l’absence d’aide psychologique des équipes contrainte à l’optimisation des missions et aussi (et surtout) l’absence de services dédiés aux soins palliatifs. Face à des règles comptables, face aux priorités d’un établissement public des décisions parfois cruelles mais toujours empreints d’humanité s’imposent implicitement aux praticiens. Ceux qui persistent à ne pas voir cette réalité, souvent en raison de leurs convictions, se rendent complices d’un code juridique inadapté. Il faut savoir le dire.

Notre région peut s’enorgueillir du travail exemplaire du Sénateur H. CAILLAVET (RG) sur ce sujet ; c’est l’occasion de lui souhaiter une bonne santé et de rappeler son ouvrage.

Les avis d’une infirmière ici
La déclaration du Directeur de l'Hopital de Bayonne ici
La pétition à signer est ici.

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