Parmi les marronniers chers aux médias dominants, la religion occupe une place de choix. Ces derniers jours, les téléspectateurs et les auditeurs subissent des reportages et des micro-trottoirs, plus insipides les uns que les autres, sur le Ramadan et les JMJ.
A force de subir ce spectacle pro-religieux, on en arrive à comprendre pourquoi, aux temps des révolutions, les édifices religieux subissent quelques dégradations.
Il est particulièrement édifiant, aux heures d'information, d'observer et d'entendre des bandes d'illuminés, triés sur le volet, généralement jeunes et bien mis, se répandre sur leur Dieu, le plaisir de vivre ensemble, l'amour de l'autre, la tolérance et autres fadaises de bisounours ! Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil...
Un discours en total décalage avec la réalité et l'Histoire qui, hélas, mille fois hélas, n'est jamais nuancé... On aimerait que la voix Off du journaliste ou l'intervention d'un tiers (philosophe, historien ou sociologue) remette en perspective cette propagande obscurantiste.
On regrette que l'information soit tronquée, et finalement réduite à une sorte de prosélytisme. Il serait utile qu'il soit rappelé que la religion monothéiste a régulièrement été le prétexte à l'exclusion, à l'intolérance, au conflit et à la guerre... Bref, que la religion a souvent propagé le malheur.
Nos journalistes distingués devraient également rappeler, qu'hier comme aujourd'hui, la religion a ses fascistes, ses intégristes, ses fanatiques qui usent de la violence pour imposer leurs vérités aux autres.
Ils pourraient faire remarquer que la religion s'invite régulièrement sur le terrain politique et dans l'espace public, à coup de discours sur l'identité nationale, de tentatives de censure d'œuvres d'art, de pressions sur les individus, de ports de signes religieux très ostentatoires ou de cérémonies religieuses publiques... alors qu'elle ne devrait pas sortir de la sphère privée et intime de chaque individu.
Faute de quoi, ces reportages qui ont toutes les apparences de l'information, ne sont que des clips publicitaires religieux. Des publireportages à sens unique parce que jamais la parole laïque ou athée n'a droit de cité. Étonnant non, dans un pays laïc...?
Aussi, peut-on toujours rêver, qu'aux heures de grande écoute, un journaliste cite B. Traven :
«la foi déplace les montagnes mais c'est l'incroyance qui détruit les chaines des esclaves.»