Une visite au Musée d'Art Contemporain de Rome (MACRO) est toujours un peu confuse : trop d'expositions, trop d'éparpillement (le pire, cette fois, étant un néon de Claire Fontaine, toujours prêts à surfer sur tout ce qui bouge : "La dignité plutôt que le pain", en arabe) et généralement on n'en retient qu'une ou deux choses, pas plus. Cette fois ce sera l'exposition du photographe Giovanni de Angelis (jusqu'au 15 septembre). Une petite ville brésilienne, Candido Godoi, fut peut-être le refuge du célèbre docteur Mengele, qui poursuivit, dans cette communauté de Brésiliens d'origine allemande et polonaise, ses recherches sur la gémellité. Nul ne sait comment, mais c'est la communauté au monde avec la plus grande proportion de jumeaux. La psychologue Luisa Laurelli s'est penchée sur ce phénomène et de Angelis présente ici une composition de huit paires de photographies de jumeaux, en gros plan et en pied.
Magazine Beaux Arts
C'est à la fois un peu monstrueux et assez fascinant. Le jumeau ne se définit pas seulement par rapport à sa mère, mais aussi par rapport à son double et cette individuation, cette séparation (douloureuse et nécessaire) affleure dans ces portraits. Le jumeau se définit seul, et en même temps il échappe à la solitude, à l'unicité. Ces deux petites filles, l'une maigrelette et l'autre sur la pente de l'obésité, retiennent le regard du spectateur par leur dureté, leur enfermement. La série se nomme Water Drops : les gouttes d'eau sont toutes semblables et toutes différentes.