C’est aujourd’hui que sort sur nos écrans Captain America : First Avenger des studios Marvel.
Et dans cette superproduction hollywoodienne réalisée par Joe Johnston, se trouve un acteur français en la personne de Bruno Ricci. Le comédien a déjà été vu dans Ca$h, Henry, ou encore La tête en friche et joue ici dans son premier long métrage américain.
Afin de parler du tournage du film et de son personnage, Bruno Ricci nous a fait le grand honneur de bien vouloir répondre à nos questions. Bonne lecture.
Bonjour Bruno,
Vous êtes l’un des acteurs du film Captain America : First Avenger qui sort dans quelques jours en salle, pouvez-vous nous dire comment vous êtes arrivé sur ce gros projet ?
Alors j’y suis arrivé par casting uniquement. J’ai passé le casting comme tous les acteurs qui avaient été contactés pour ce projet, et à la fin de ce casting qui était en fait une scène d’Il faut sauver le Soldat Ryan, on n’était plus que 5. Puis les 5 ont été visionnés aux Etats-Unis et le vainqueur c’était moi. A ce moment-là je suis parti à Londres rencontrer le réalisateur Joe Johnston, ça a duré un petit quart d’heure, il m’a parlé du rôle et très vite je me suis retrouvé avec les préparateurs physique et les cascadeurs pour voir comment physiquement j’étais apte à assumer le rôle.
Avez-vous un petit sentiment de fierté d’avoir été choisi ?
Euh oui, je dois dire que je suis assez fier de ça dans le sens où je suis le seul français à faire partie de ce blockbuster. Je suis positivement fier aussi de tout ce que ça a pu m’apporter et m’apprendre sur leurs méthodes de tournage, sur une façon différente de travailler et d’apport de moyens. En fait, je suis plus content que fier, c’est mon papa qui est fier (rires).
Vous souvenez-vous du moment précis où vous avez appris que vous aviez été retenu ?
Oui, j’étais en tournage pour L’Epervier qui a été diffusé sur France 3 et j’étais entre 2 scènes. On m’a dit « il faut partir à Londres » et moi je pensais que c’était pour ce que l’on appelle les callbacks, qu’on serait encore 2 ou 3 acteurs, et que le réalisateur allait vraiment trancher. Et puis non, on m’a dit que c’était vraiment moi qui avais été choisi et donc oui je me souviens bien de ce moment-là. C’est un peu comme la sensation d’avoir gagné le gros lot au Loto, cette sensation de ne pas y croire et en même temps avoir un immense sentiment de joie.
Vous vous intéressiez un peu aux comics ou à Captain America avant de passer ce casting ?
Pas du tout. Ce n’est pas du tout mon univers de BD, et évidemment ce n’est pas ma culture. Non je ne connaissais rien et Captain America je ne savais même pas que c’était un super-héros de comics. Je connaissais uniquement Superman, Spider-man voir Iron man. J’en ai mesuré l’engouement lorsque je suis allé à l’avant-première à Los Angeles, mais je n’avais pas l’ombre d’un commencement d’idée quand j’étais en France. Les amis américains du commando avec qui j’ai tourné étaient très fiers, il y avait quelque chose de patriotique pratiquement, il savait de l’intérieur ce que représentait le Captain.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre personnage en lui-même ?
Mon personnage c’est donc Jacques Dernier, un résistant français plutôt spécialisé explosif et qui est prisonnier d’un camp tenu par les nazis. Il est libéré par Captain America avec les autres qui vont devenir le futur commando, donc les Avengers, du Captain America. Et là il y a l’Irish, qui est joué par Neil McDonough, l’English joué par JJ Feild, le Sino-américain par Kenneth Choi et l’Afro-américain par Derek Luke. Et Jacques Bernier est dans la même cellule qu’eux, et lorsqu’ils sont libérés, mais là ce n’est pas expliqué dans l’épisode, on espère que ce sera fait dans le 2, on ne sait pas trop pourquoi le Captain prend ces gens-là pour constituer son équipe.
Vous avez découvert Captain America et aussi les acteurs dont notamment Chris Evans et Tommy Lee Jones. Comment s’est passé le travail avec de tels acteurs ?
Avec Chris (Evans), très très bien car il n’avait pas encore le statut de star interplanétaire comme l’avait par exemple Tommy Lee (Jones). Ce dernier est quelqu’un de très professionnel, c’est une évidence, lorsqu’il est sur un plateau on le regarde, on l’écoute, mais il est un peu moins abordable que Chris ou Neal McDonough qui était avec moi dans le commando et avec qui je passais, durant les 4 mois de tournage, beaucoup de soirées. Avec tous les membres du commando c’était très facile, on peut vraiment dire que c’était des copains. Tommy Lee, non, il vient sur le plateau pour travailler et une fois terminé, il repart.
J’imagine que le tournage d’un tel film est très intense.
Le tournage est intensif oui, car les Américains travaillent 12 heures par jour, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de pause d’1h30 autour du catering comme il peut y avoir en France. Là, on mange dans les caravanes et lorsque l’on a besoin de nous on part sur le tournage. C’est comme un porte-avion en marche, on était au minimum 400 ou 500 sur le plateau et chacun a un rôle bien précis qu’il assume avec un professionnalisme et une rigueur fantastique. Tout est cadré, organisé, géré, à l’américaine quoi.
Des conditions qui donnent envient de s’embarquer les yeux fermés dans la suite ?
Sans souci. Ce sont vraiment des conditions exceptionnelles, ils vous demandent toutes les 5 minutes « Are you happy ? », alors bien-sûr que j’étais happy il n’y a pas de souci (rires). Ce qu’ils veulent c’est que les acteurs ne pensent qu’à leur rôle et qu’ils n’aient pas de préoccupation à côté donc nous sommes choyés, protégés et très assistés. Ce sont des conditions plus que confortables car le film a plus de 200 millions de dollars de budget donc ils ont tout prévu. On a envie de rester sur ce genre de plateau, d’y retourner aussi, et surtout de se dépasser et de bien faire son métier. Je ne veux pas dire par-là qu’en France avec les budgets moindres on n’a pas envie, ce n’est pas du tout mon discours. Mais ce que je veux dire par là c’est qu’ils font tellement pour nous qu’on a envie de leur rendre et d’être à la hauteur de leur investissement.
Cela va être « facile » justement de tourner à nouveau dans des productions françaises ?
Moi dès que j’ai quitté Londres, 3 jours après ce tournage monumental, j’étais dans une maison d’arrêt en train de donner des stages d’écriture et de lecture à des détenus, car je fais de la sensibilisation. Si vous voulez avec le grand écart j’ai vite atterri, et c’est ça aussi la beauté de ce métier, c’est passer de choses « exceptionnelles » à des choses où ma fonction est autant social qu’artistique. Et j’ai pris autant de plaisir à découvrir le talent des détenus, car ils en ont, que de jouer avec Tommy Lee Jones. Mais on peut dire aussi c’est vrai qu’il y a comme une petite déprime post-tournage car c’était tellement intense, et nous étions tellement cadrés et isolés, que lorsque l’on revient dans la « vraie vie » ça fait un peu bizarre mais après c’est de la gestion personnelle et j’ai la chance d’être bien entouré par ma famille et mes amis.
Il n’y a aucun doute sur le succès mondial de ce film, mais en tant qu’acteur, êtes-vous impatient qu’ils sortent sur nos écrans ?
Oui. Oui j’aimerais bien savoir ce qu’en pensent les spectateurs français car moi je ne l’ai vu qu’en avant-première à Los Angeles par et pour des Américains donc j’ai vu l’engouement que ça suscitait. J’étais surpris car dans la salle les gens applaudissaient, criaient, sifflaient, il y avait un vrai sentiment de fierté nationale qui est assez surprenant, donc j’aimerais bien voir la réaction du public français, même si je ne sais pas s’ils savent que je joue dedans.
Le Mediateaseur remercie une fois de plus Bruno Ricci pour sa grande simplicité et sa disponibilité. En plus d’être enrichissant, pour moi, j’espère que ça le sera également pour vous, c’était très agréable de discuter avec quelqu’un d’aussi simple.
Captain America : First Avenger est depuis aujourd’hui dans nos salles, et il est forcément projeté pas loin de chez vous.