Si les acteurs de la protection sociale que sont les mutuelles santé et l’Assurance Maladie ont immédiatement compris l’intérêt d’Internet dans le cadre de la communication avec les assurés sociaux, cela n’a pas toujours été le cas des médecins. Néanmoins, il convient de ne pas les accabler parce que les professionnels de santé sont d’ores et déjà confrontés à des contraintes temporelles et structurelles. Or, ils ont longtemps redouté que le recours développé à l’informatique constitue davantage une perte qu’un gain de temps. En outre en ce qui concerne les mutuelles santé, elles ont été contraintes de recourir à l’outil informatique dans la mesure où elles ne disposent pas nécessairement de représentations locales. Dès lors, la seule solution pour une mutuelle santé de communiquer avec ses adhérents est de recourir à la voie informatique ou plus précisément électronique. En revanche à l’inverse des mutuelles santé, les professionnels de santé ont l’opportunité évidente d’une communication directe et ont légitimement tendance à la privilégier.
Cependant, le recours à l’informatique dans le cadre médical est de nature à optimiser le système de santé de manière globale. D’une part, il permet de réaliser de substantielles économies car la transmission électronique ne nécessite aucun document au format classique. Il s’agit d’ailleurs également d’une excellente évolution en matière environnementale. De plus si les médecins utilisent correctement tous les outils de l’informatique, ils gagneront un temps considérable notamment dans le cadre du remplissage des feuilles de soins. Or à ce propos, le dernier rapport publié par l’Assurance dans le cadre de la signature de la nouvelle convention médicale démontre le retard accumulé par le corps médical Français en la matière : « Seulement 68 % des généralistes français ont recours à des dossiers médicaux électroniques alors que plus de 90% des médecins les utilisent dans 7 des pays interrogés (Pays-Bas, Norvège, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Australie, Suède, Italie) ». Enfin au-delà des considérations financières, temporelles ou encore pratiques, il s’agit surtout de noter que l’utilisation de l’aspect électronique permet d’améliorer significativement la qualité des soins dans la mesure où le suivi médical s’en trouve nettement amélioré.