Le voyage d’hiver, d’Amélie Nothomb

Par Litterature_et_chocolat @HeleneChoco

Quelle déception !

Et deux déceptions de suite avec un de mes auteurs préférés, ce n’est pas courant. Autant Amélie Nothomb m’enchante et m’ensorcelle lorsqu’elle utilise sa personnalité complexe et originale, son enfance hors du commun, pour nourrir l’intrigue de ses livres, autant la mousse au chocolat ne prend pas (je n’aime pas la mayonnaise… :-p  ) lorsque l’histoire s’inspire de faits divers et d’actualité.

On admire toujours son style excellent, pur et limpide, dans la droite lignée de Simone de Beauvoir, son humour et son ironie fins et délicats… mais avec moins de conviction qu’à la lecture de ses premiers romans.

RÉSUMÉ

Zoïle tombe éperdument amoureux d’Astrolabe, mais cette dernière a décidé de dédier sa vie à Aliénor, écrivaine surdouée et attardée mentale. Face à cet amour impossible, Zoïle décide de faire exploser un avion en vol. A quelques heures de commettre son méfait, il consigne son histoire et ses dernières pensées dans un journal intime.

MON AVIS : passez votre chemin…

Amélie Nothomb est un écrivain remarquable, un génie de l’écriture dont le style simple et efficace cache une redoutable maîtrise des mots et du langage. A ce talent s’ajoute une personnalité originale, pour ne pas dire excentrique, et une intelligence rare, qualités qui font de sa vie une mine d’or pour tisser les intrigues de ses romans.

Las! Dans Le Voyage d’Hiver et Acide sulfurique, ma vénérable icône de la littérature s’inspire de faits divers et d’actualité pour tisser ses intrigues. Le roman devient terne, inintéressant, tellement quelconque, que le style ne parvient pas à atténuer la déception.

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas Amélie Nothomb, je vous conseille de commencer par La métaphysique des tubes, ou Stupeur et tremblements.

VOUS AIMEREZ SI…

… vous êtes fan d’Amélie Nothomb, car on y retrouve quelques éléments (certainement) d’inspiration autobiographique, son originalité et son humour décalé.

… l’histoire vous intrigue et si le personnage d’Alienor vous émeut.

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EXTRAITS

Dans les aéroports, quand je passe à la fouille, je m’énerve, comme tout le monde. Il n’est jamais arrivé que je ne déclenche pas le fameux bip. Du coup, j’ai toujours droit au grand jeu, des mains d’hommes me palpent de la tête aux pieds. Un jour, je n’ai pas pu m’empêcher de leur dire : « Vous croyez vraiment que je veux faire exploser l’avion ? »
Mauvaise idée : ils m’ont forcé à me déshabiller. Ces gens n’ont pas d’humour.
Aujourd’hui, je passe à la fouille et je m’énerve. Je sais que je vais déclencher le fameux bip et que des mains d’hommes vont me palper de la tête aux pieds.
Or je vais vraiment faire exploser l’avion de 13h30.

Allez, pour se faire plaisir, un extrait dans le pur style d’Amélie Nothomb :

Tomber amoureux l’hiver n’est pas une bonne idée. Les symptômes sont plus sublimes et plus douloureux. La lumière parfaite du froid encourage la délectation morose de l’attente.
Le frisson exalte la fébrilité. Qui s’éprend à la Sainte-Luce encourt trois mois de tremblements pathologiques.