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Et que le vaste monde poursuive sa course folle, de Colum McCann

Par Litterature_et_chocolat @HeleneChoco

Trop… et finalement pas assez.

Et que le vaste monde poursuive sa course folle, de Colum McCann Indéniablement, Colum McCann est un bon écrivain qui jongle avec brio avec des personnages complexes, perdus dans un monde qui va trop vite et qui les a oubliés sur le bord du chemin.

Et que le vaste monde… nous emporte dans le tourbillon tragique de la misère humaine; mais il me manque ce petit quelque-chose qui donnerait vie aux héros et susciterait plus d’empathie chez le lecteur.

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RÉSUMÉ :

A New-York, devant une foule ébahie, un funambule entreprend une traversée entre les Twin Towers à plusieurs dizaines de mètres du sol. Ce fait divers (réel) sert de lien entre des personnages qui luttent avec plus ou moins de succès pour survivre et trouver un sens à leur vie.

MON AVIS :

Habituellement j’aime les romans qui mettent en scène des héros écorchés par la vie, en marge de la société ou en décalage avec leur environnement. On pénètre des univers sombres et douloureux (prostitution, deuil d’un enfant…); Colum McCann nous livre avec talent la noirceur de l’âme humaine et l’ensemble est bien ficelé : bref, on lit le roman avec délectation et un soupçon de malaise.

Et pourtant… on reste étrangement extérieur à chacune de ces destinées.  Partir d’un fait divers pour relier les tranches de vies de plusieurs personnages de milieux que tout oppose était bien vu; mais la légèreté de l’anecdote de ce funambule dénote avec la détresse et la souffrance qui jalonnent les histoires personnels des individus.

Trop d’histoires peut-être, pas assez d’émotions certainement : j’ai été un peu surprise de ne pas ressentir plus d’empathie pour les personnages.

VOUS AIMEREZ SI…

…  vous aimez vous plonger dans les tréfonds de la nature humaine : ce roman est une référence en matière de description des âmes perdues de tous les niveaux sociaux et culturels de notre société.

… vous appréciez la littérature américaine contemporaine.

EXTRAITS :

Ca commence ainsi :

Ceux qui le virent se turent.

Corrigan, curé des rues dans le Bronx, dans les affres du doute :

« Je me dis qu’être malade n’a rien d’une nouveauté, et la mort encore moins. Ce qui est affreux, c’est ce grand vide à chaque fois que j’en appelle à lui. Tu vois, quand j’essaye, c’est ça : le vide qui fait écho. J’ai tenté tout et plus, frangin. Ma confession sincère, le désir de garder la foi, tout, tout, tout. Je suis allé trouver le père Marek, ici à Saint Ann’s. C’est un bon prêtre. On s’est démenés, tous les deux. On y a consacré des heures. Des heures à prier Dieu, du matin jusqu’au soir. […] Mais je perdais Dieu. […] Soudain tu as devant toi un dieu rationnel, et tu lui dis : ‘Bon, ben, c’est pas mon trip pour l’instant, Père céleste, je reviendrai quand ça ira mieux.’ « 


VOUS AIMEREZ PEUT-ETRE :

Les heures souterraines, de Delphine de Vigan: des personnages qui sombrent, et nous avec.


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