Cette année-là,
J'avais déjà commencé à perdre la vue peu à peu. [...]
Avec une infinie prudence, je me suis enfoncée dans les profondeurs d'un long tunnel abrité de la pluie et du vent. Dans cet espace endormi résonnait l'écho de mes pas solitaires...
Une jeune aveugle se glisse dans les entrailles du métro... Armée de son chien, de son parapluie vert et de son petit chapeau blanc, elle part à la rencontre d'un lieu imaginé à défaut d'être vu. Elle fera ainsi un voyage intérieur, parfois apaisé, parfois craintif, où se mêlent toutes les images d'un monde poétique rêvé.
Voici un merveilleux album découvert par hasard en bibliothèque. Je ne me lasse pas depuis de contempler ses doubles pages étonnantes et colorées, fourmillant de multiples détails. Zut, il me faudra le rendre. Petit dernier (6 ans) a également été subjugué par leur beauté. Le texte est sans doute plus orienté vers les plus grands mais Jimmy Liao évoque des univers qui peuvent parler à tous, remplis de références diverses (contes, mythologie, univers enfantins).
Il ne faut donc surtout pas se priver d'aller jeter un oeil sur ce magnifique ouvrage.
Parfois le monde ressemble à un labyrinthe sans issue.
Parfois j'ai l'impression d'être aux confins du monde.
Dans cette ville, je ne cesse de m'égarer...
de monter dans le mauvais train, de descendre du mauvais train.
Souvent j'ignore où je suis. Où ai-je envie d'aller ?
Qui veut bien me lire un poème près de la fenêtre à la tombée du soir ?
Au fond, je n'ai envie d'aller nulle part.
Et pourtant, si quelqu'un m'attendait à la sortie du métro ?
(Traduit du chinois par Stéphane Lévêque)
- Un livre tendre pour Clarabel -
Un album approuvé par de petits lecteurs (Petit dernier-6 ans)
Dans la foulée je suis également tombée sous le charme de cet album ci-dessous... où il est question encore une fois d'une petite fille aveugle, même si le propos est traité ici différemment.
Yap et Bûche de bois vivaient heureux dans une curieuse maison dressée au coeur de la grande forêt d'eucalyptus.
Seul un nuage gris venait régulièrement gâcher ce fragile bonheur.
Ce nuage gris avait un nom : enfant.
Yap voulait être mère !
Yap voulait un petit !
Yap voulait un enfant !
Cette idée ne datait pas d'hier, mais au fil des saisons, elle se faisait de plus en plus pressante et il n'y avait plus un seul jour,
plus une seule nuit sans que ce désir d'être mère ne lui revienne à l'esprit et la chagrine.
Yap fait tinter la cloche de l'orphelinat, toute pleine de courage et de conviction mais les obstacles sont nombreux. Pourtant, rien n'est plus simple que l'amour.
Quel plaisir que de rencontrer dans un ouvrage pour enfants une si belle écriture... et puis les illustrations filiformes m'ont vraiment plu. Un adorable livre que je vous recommande chaudement aussi.