Le retour à la croissance se fait désirer à La Réunion : bilan économique 2010

Après une année 2009 marquée par la crise, l’activité économique de 2010 n’a pas connu le redressement espéré à La Réunion selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Le Produit intérieur brut (Pib) a augmenté en valeur mais les hausses de prix ont été plus importantes.

La consommation des ménages a soutenu l’activité grâce à la hausse des salaires et des prestations sociales, mais l’investissement est de nouveau estimé en baisse. Le Bâtiment et travaux publics (BTP) reste, quant à lui, dans une situation difficile. Comme chaque année, le bilan économique de La Réunion publié par l’Insee offre également des analyses d’auteurs extérieurs et s’ouvre vers l’océan Indien. Le Pib de La Réunion stagne (-0,2 % en monnaie constante). Cette évolution présente un décrochage par rapport à l’évolution nationale qui est en hausse de 1,5 %. Le Pib s’établit en valeur à 14,9 milliards d’euros. Sa stabilité est due à l’effet combiné d’une reprise de la consommation freinée par l’inflation et d’un nouveau recul de l’investissement. Le PIB moyen par habitant baisse de 1,7 % à prix constants.

L’emploi salarié marchand se redresse à partir du 2e trimestre 2010 et l’ensemble des salaires versés augmente de 2,6 %. Les prestations sociales qui constituent une part importante des revenus des ménages réunionnais sont en hausse. Les prestations versées par l’Assedic continuent de progresser mais à un rythme moins élevé qu’en 2009. Au total, le revenu disponible des ménages augmente de 3,5 % en valeur (1,9 % en volume), ce qui a soutenu leur consommation. La consommation finale des administrations est moins dynamique que par le passé et son impact sur le Pib devient très faible. Les importations progressent de 2,1 %, notamment les biens de consommation et les biens intermédiaires. Toutefois, les prix des produits importés ont fortement augmenté et entraînent une baisse en volume. Les exportations sont en hausse de 12 %, principalement les produits des industries agroalimentaires. Par contre les dépenses des touristes à La Réunion baissent de 3,1 %, ce qui gomme une partie de la croissance des exportations.

Les trois principaux piliers de l’investissement rencontrent de grosses difficultés. Dans les travaux publics, la fin des grands chantiers précédents n’a pas trouvé de relais à la hauteur. Le logement enregistre une baisse importante. Enfin, les importations de biens d’équipement sont en retrait. Par grands secteurs économiques, seuls les services marchands, y compris le commerce, semblent avoir surmonté la crise. L’activité dans le bâtiment continue de se dégrader mais moins fortement qu’en 2009.