Bon, l'actualité fait-divers de ces derniers jours a de quoi faire monter leur trouillomètre : braquage d'un couple de gérant d'une station-services à la Montagne par quatre hommes cagoulés, une femme victime d'un car-jacking en plein centre-ville à Saint-Denis, et, dernier épisode en date, un homme agressé dans sa voiture en pleine-ville, à Saint-Pierre, et accessoirement roué de coups.
Dans ce dernier cas, le voleur-frappeur, visiblement sous l'effet de l'artane, a fait très fort : il a pris soin de changer les plaques d'immatriculation de la voiture volée, et, muni de ces fausses moustaches, s'est baladé dès le lendemain en ville, au volant de la caisse, qu'il croyait méconnaissable.
Le propriétaire l'a reconnue à deux reprises, alors qu'il vaquait (à pieds) aux différentes formalités inhérentes à un vol avec violences. La deuxième fois, il a prévenu le commissariat de Saint-Pierre, qui a aussitôt envoyé des patrouilles s'occuper des impétrants. L'arrestation a été musclée, le conducteur de la voiture volée n'hésitant pas à foncer sur une voiture de police, explosant les deux véhicules au passage. Un vértitable western urbain, avec qudrillage de la rue des Bons enfants par des voitures de police, poursuite course à pieds, plaquage au sol, tonfas et tout le tralala. Un série policière made in USA en pays créole...
Une bonne nouvelle : la police est réactive (et, au passage, montre que malgré la réduction des effectifs et les longues heures passées à dresser des PV sur le bord des routes, elle peut se donner les moyens de sa mission première). L'agresseur de la Dionysienne est sous les verrous, les voleurs saint-pierrois aussi, seuls les braqueurs de la Montagne sont encore en cavale.
La mauvaise, c'est que les cagnards (oui, on assume le mot) n'ont plus aucun sens du risque, du danger pour eux-mêmes, et ont un étonnant sentiment d'impunité. Une seconde mauvaise nouvelle : ces éléments vont renforcer le sentiment d'insécurité, et donc le vote pour les grandes gueules de l'UMP et de la Marine. C'est ainsi. C'est aussi ainsi que le tea party monte aux Etas-Unis. Sur la trouille, l'angoisse vitale, la peur de marcher dans la rue à la nuit tombée. Une troisième mauvaise nouvelle : les cagnards qui volent des milliards d'euros aux gens ordinaires, et commandent aux Etats, ne sont pas, et ne seront pas, eux, pouruivis en justice. Mais là, on s'égare...
François GILLET