Accueillir un New Yorkais à Paris, c'est comme suivre à la lettre la page "Endroits branchés" du City Guide Louis Vuitton.
De derrière les grandes fenêtres de son loft à Greenwich village, il a entendu parler de la Closerie des Lilas, du Chacha, des restos les plus insolites que même un parisien en vogue n'aurait pas eu écho et des fameux kwoissant. Il faut donc absolutly aller in these amazing places.
Soit.
La visite guidée, du coup, c'est lui qui vous la fait. En échange, vous lui apprenez culture et codes de vie Parisiens. Les serveurs sont odieux, il y a du très bon camembert en supermarché, le béret est obsolète, "putain" se dit à chaque phrase sans pour autant être une insulte, les pourboires dans les taxis faut oublier, t'es perdu - tu te demmerdes, coucher n'est pas forcément 'dater'.
Après un ptit dej aux 2 magots, il tient absolument à déjeuner chez Lipp pour 'feel like Jean Paul Sartre', il s'asseoit 2h sur un poteau pour écouter les jazzmen de St Germain et donne un billet de 10 dol, il s'obstine avec son funiculaire de montmartre parce qu' "it's like skiing without ski and snow' et il ne résiste pas au croissant pur beurre qui est 'one of the best - everrr'.
Et puis, il se met à pleuvoir. Tandis que je sors un pull de mon sac parce que je connais Paris au mois d'aout, lui, grelotte.
La boutique Hackett au bout de la rue, il y rentre. En ressort. Un pull en cachemire sur les épaules.
'It reminds me the one I have at the hotel'...
A force de "this city is amazing", vous finissez par le croire.
18h, il ne tolère pas la pinte au Frog & Princess, il impose le rosé à la Coupole.
Il refuse la planche chez Georges et préfère les huitres chez Marius & Jeannette.
Son Iphone 4 sonne. C'est Joan, son pote qui vit en Roumanie qui l'invite à lui rendre visite.
Après 3 coups de clavier et un one way ticket to Roumania, réservé de son blackberry pro, il doit vite rentrer à l'Hotel prendre son sac.
"When are you coming back ?"
"Depends on the food and the people."
Vous lui donnez 1 semaine, ou 2 ou 3...
xxx