Cette étude montre et explique pourquoi les régimes alimentaires riches en graisses affectent la capacité des cellules productrices d'insuline à détecter puis à répondre à la présence de glucose. Menée sur des souris puis sur des tissus pancréatiques de personnes atteintes de diabète de type 2, cette recherche, publiée dans l'édition du 14 août de la revue Nature Medicine, décrit une première voie biologique expliquant pourquoi obésité et alimentation riche en graisses peuvent conduire au diabète de type 2 et pourrait même conduire à un nouveau traitement du diabète de type 2.
Cette étude, menée par des chercheurs de l'Université de Californie et du Riken Advanced Science Institute au Japon améliore la compréhension des scientifiques sur les effets des graisses sur les cellules du pancréas, ce qui peut contribuer à développer de nouveaux traitements du diabète.
L'obésité est le principal facteur de risque modifiable connu du diabète de type 2, caractérisé par une déficience de fonction des cellules bêta du pancréas qui produisent normalement l'insuline. Habituellement, ces cellules répondent à des niveaux accrus de glucose dans le sang en produisant l'insuline, mais cette capacité est réduite dans le diabète de type 2. En outre, les cellules du corps deviennent moins sensibles à l'insuline ou insulino-résistantes et ne prennent pas le sucre dans le sang. D'où des niveaux élevés de glycémie nocifs pour les cellules et les tissus.
Les chercheurs voulaient déterminer si un régime alimentaire riche en graisse peut contribuer à provoquer un diabète de type 2 en étudiant son effet sur les cellules pancréatiques.
- La première étape de la recherche, menée sur des souris soumises à une alimentation riche en graisses a examiné l'effet du régime sur leurs cellules pancréatiques et, en particulier, sur l'activité de certains gènes et protéines dans les cellules* qui contribuent à la fonction des cellules bêta. Un intérêt particulier a été porté à la protéine appelée glycosyltransférase (GnT-4a), qui contribue dans les cellules pancréatiques à la détection et à la réponse au glucose dans le sang. Elle le fait en aidant à maintenir le niveau de certaines autres protéines qui permettent aux cellules bêta à percevoir la présence de glucose sur la surface de ces cellules*. Les chercheurs ont également étudié des souris génétiquement modifiées pour avoir une forme de GNT-4a toujours été active dans les cellules bêta. Ils ont ensuite examiné comment ces souris répondaient à une alimentation riche en graisses.
- Dans une seconde phase, les chercheurs ont également étudié le tissu pancréatique de 6 patients atteints de diabète de type 2 afin de vérifier si leurs cellules obéissaient au même type de processus.
Une alimentation riche en graisses affecte la réponse des cellules pancréatiques au glucose: Les chercheurs constatent que lorsque les souris soumises à une alimentation riche en graisses, les gènes codant pour la protéine GnT-4a et certaines protéines (Slc2a2) participant à la détection du glucose, deviennent moins actives dans les cellules bêta du pancréas. Ils confirment ce résultat sur des cellules du pancréas de personnes atteintes de diabète de type 2. Les chercheurs suggèrent qu'une alimentation riche en graisses conduit à des niveaux élevés d'acides gras dans le corps qui affectent la réponse des cellules pancréatiques à des niveaux élevés de glucose dans le sang.
C'est une première voie biologique expliquant pourquoi obésité et alimentation riche en graisses peuvent conduire au diabète de type 2.
Source:Nature Medicine2011, Published online August 14 doi:10.1038/nm.2414Pathway to diabetes through attenuation of pancreatic beta cell glycosylation and glucose transport. (Vignette NHS, visuel ADA)
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