L’autodidacteNom : Martin LamontagneÂge : 34 ansInstrument : Guitare basseTalent caché : « Je suis un bon homme de maison, confie-t-il. Je plante des fines herbes, je fais le ménage. C’est toujours impeccable quand ma blonde revient de travailler. »S’il n’était pas musicien : Il serait ambulancier, éclairagiste ou technicien du son.Parcours : Le plus effacé de la bande, Martin, un grand angoissé qui ne tient pas en place, a grandi à Sainte-Thérèse, dans la banlieue nord de Montréal, dans un milieu difficile. Sourd de naissance du côté gauche (« comme Frank Sinatra », dit-il), il possède néanmoins une oreille musicale prodigieuse. Dès l’âge de trois ou quatre ans, il reproduit les chansons qu’il entend à la radio sur un orgue-accordéon offert en cadeau par sa grand-mère musicienne. La musique devient son échappatoire, lui qui n’a pas connu son père et qui porte le nom de famille de sa mère. « Ça brassait pas mal chez nous, révèle-t-il. Quand ça criait, je m’éclipsais et j’allais jouer sur mon orgue-accordéon. »Adolescent, Lamontagne joue du trombone dans les cadets et de la contra (une sorte de tuba) dans un drum corps, un type de fanfare. C’est vers l’âge de 16 ans qu’il se tourne sérieusement vers la guitare basse. « C’est ce qui m’a gardé à l’école, raconte-t-il. J’avais redoublé deux fois, je n’allais plus à mes cours, je flânais. Mais j’ai été motivé à obtenir mon diplôme d’études secondaires pour pouvoir étudier la musique au cégep. » Lorsqu’il entre au collège Lionel-Groulx, à Sainte-Thérèse, il reçoit sa première formation musicale à vie, ayant jusque-là tout appris par lui-même. Sa mère désapprouve son choix, ce qui provoque entre eux une grave dispute : il coupe les ponts avec elle pendant plusieurs années.Après trois sessions, Martin délaisse ses études collégiales et déménage à Montréal, où il gagne sa vie en accompagnant des bluesmen dans les bars. C’est à cette époque qu’il passe une audition et devient bassiste dans Kalembourg, la formation qui deviendra Karkwa.Ce qu’on dit de lui :« Martin comprend les choses très vite, souligne Karl-Ludger Chiasson, un auteur-compositeur de Sept-Îles avec qui les gars de Karkwa ont collaboré il y a quelques années. Il peut écouter une chanson une seule fois et savoir exactement ce qu’il doit jouer, sans même avoir besoin de pratiquer. La musique, c’est inné chez lui. » Extrait de"Karkwa en cinq portraits et une trame sonore" publié le 10 août 2011 dans la revue l'Actualité par Noémi Mercier (texte) et Joannie Lafrenière (photos)