Cinq mois après le tremblement de terre qui a frappé le Japon le 11 mars 2011, le niveau de radioactivité reste élevé, que ce soit dans la terre, l’air ou la mer. Après la viande bovine et le riz contaminé, Greenpeace pointe cette fois-ci du doigt les fruits de mer pêchés au large des côtes japonaises. D’après ses relevés, leur niveau de radioactivité est particulièrement alarmant. Greenpeace demande plus de transparence.
- Surveillance des niveaux de radioactivité
Il y a près d’un mois, l’ONG Greenpeace a réalisé avec l’aide des pêcheurs locaux, des relevés d’échantillons de fruits de mer au large des côtes japonaises pour mesurer leur niveau de radioactivité. Les résultats révélés par les laboratoires français l’ACRO et la CRIIRAD sont inquiétants.
- Etiquetage des produits de la mer
Greenpeace demande au gouvernement japonais de prendre des mesures d’urgence pour informer les consommateurs. Une information particulièrement importante dans un pays ou les produits de la mer sont à la base de l’alimentation.
La première mesure à prendre serait d’étiqueter très rapidement les produits de la mer, afin d’indiquer systématiquement le niveau de radiation contenu des les produits et la zone de pêche d’où ils proviennent.
Les radiations dans leur ensemble devront également être mieux surveillées et la commercialisation des denrées alimentaires en provenance du Japon davantage réglementée.
- Exportation des produits contaminés
Aucune loi n’est actuellement en vigueur pour tracer l’origine des poissons et crustacés d’après Greenpeace, des produits contaminés peuvent donc être rapidement exportés sur les marchés internationaux.
La France et l’Union européenne ont d’ailleurs très rapidement après le séisme demandé un contrôle strict de tous les produits alimentaires en provenance du Japon entrant dans la zone. En France, depuis le 22 mars et pour une durée indéterminée, « tous les produits d’origine animale et les produits frais » (tels que les salades, légumes, fruits, poissons, crustacés, notamment sous forme aséchée) « sont soumis à des prélèvements préalables d’échantillons et à des analyses en laboratoire, conduits par les administrations concernées (DGAL, DGCCRF), avant toute libération des marchandises par la douane ».
- Avis de Sequovia
Le séisme, le tsunami et la catastrophe nucléaire qui a touché le Japon, ont des répercussions terribles tant sur la population que sur l’environnement. Les taux élevés de radioactivité dans les denrées alimentaires posent évidemment un réel problème de santé publique, surtout lorsque l’on sait que le niveau de radioactivité se multiplie au fur et à mesure qu’il passe dans les maillons de la chaîne alimentaire. Aujourd’hui, en fonction des différentes sources, les taux de radioactivité d’un même élément sont jugés nocifs ou au contraire supportables par l’homme, des données parfois contradictoires qui contribuent à la désinformation. Les Japonais n’ont plus confiance.
Ce qui est particulièrement inquiétant, c’est que les autorités japonaises semblent dissimuler à la population l’ampleur de la situation. On parle en effet de censure et de plusieurs notes adressées aux médias pour qu’ils défendent la version officielle donnée par le gouvernement sur le sujet. Le Japon n’est donc pas uniquement confronté à un problème sanitaire ou environnemental mais également à un problème de gouvernance
. Les autorités japonaises ont la responsabilité d’informer la population sur la réalité de la situation et sur les risques qu’ils encourent. Chacun doit ensuite pouvoir décider des mesures de précaution qu’il souhaite adopter, mais en ayant connaissance des faits.