De temps en temps, on trouve en cave des bouteilles isolées qui sont un appel ardent à une ouverture nécessitée par aucune urgence, sinon une curiosité sur son évolution.
Une beauté immédiate. Finesse, élégance, équilibre. Vous allez me dire que c'est là un jugement biaisé du fait que je m'honore d'être un ami de longue date de la famille. Soit. Mais si je l'avais dégusté à l'aveugle, c'eût été la même opinion.Il y a, comme cela, des vins évidents. Où il ne faut pas attendre, supputer, discuter, argumenter. Immédiatement le vin plaît. C'est simple : il a tout pour plaire. Tout est fondu dans une belle harmonie, aucun défaut ne ressort, et la finale appelle le verre suivant. Une véritable gourmandise.
Voilà un cru qui a 4 ans : une nouvelle sympathique pour tout ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas attendre des décennies avant d'ouvrir ces belles bouteilles bourguignonnes. Je ne sais si c'est le millésime qui évolue vite, si c'est le style des vins d'Arnaud, mais le fait est là. Une très belle bouteille qu'on ne regrette pas d'avoir ouverte.
Qu'il me soit permis de citer un beau blanc piémontais ouvert le même jour : Un cru des Langhe qu'il faut impérativement carafer Là encore, un vin de grand équilibre mais nécessitant une ouverture d'au moins 30 minutes et si possible un passage en carafe, car il a besoin d'une belle aération pour que son amplitude soit évidente. Finale de belle fraîcheur : un signe de qualité qui ne trompe pas ! Départ demain pour l'Helvétie et l'Italie avant un retour fin de mois dans le Rhône pour quelques visites dont je vous parlerai.
Comment va le négoce bordelais ? Merci de m'avoir posé la question. Disons que les nerfs sont encore un peu à vif après cette campagne des 2010 où on m'annonce déjà des clients annulant ou réduisant leurs commandes. On se plaint ici et là de
Londres qui se contente de marger à 5 % (suffisante pour de simples "box-movers") quand Bordeaux souhaite naviguer entre 20 % et 30 %. Où on voit des refus de commande liée (dy style Rieussec avec Lafite) quitte à accepter de payer plus cher le Lafite pour qu'il soit seul, car il ne faut pas oublier que s'obliger à prendre le sauternes implique des frais de transport et de taxes.Où on apprend que des
chinois s'informent de plus en plus du système bordelais et donc de l'intérêt d'acquérir une propriété à laquelle on greffera, si cela n'existe déjà, une affaire de négoce, histoire d'intégrer ce lien (et sa marge) entre propriétés et sociétés d'importation.Les choses vont évoluer plus vite qu'on ne le pense. En même temps, l'Asie évolue vite. Macau devient de plus en plus un concurrent de Hong-Kong, et il semble que le gouvernement de
Beijing va autoriser d'autres villes côtières à bénéficier d'un statut spécial d'importations à des conditions identiques à celles de HK et Macau.Il va y avoir du monde vineux dans les avions faisant Europe - Asie ! De mi octobre à mi-novembre, on va beaucoup entendre la
langue française par là-bas !
Divertissement Melancholia : où on constate encore une fois que les pays n'ayant pas de vignobles ont un mal fou à générer, pour des mariages ou enterrements, des bonheurs simples là où les alcools forts génèrent de grandes tristesses, ressentiments et vulgarités en smoking et robes longues.Mais le film est tout simplement splendide. Le Marienbad du XXIème siècle. Des images poignantes. Mais ce Monsieur
Lars von Trier : va falloir lui apprendre fissa l'Alsace et la Bourgogne !
Dernière minute Un passage impromptu du Petit Laurent pour un déjeuner pasta-olio, et hop, le Mortet étant terminé, ouverture d'un Chiroubles de Bouland. 2009.
Et beh, mes amis : quelle beauté ! Du Plaisir puissance dix ! Qui ne connaît rien du
beaujolais se doit impérativement de chercher ce vin et de le déguster frais. Quel beau vin !
Chapeau à ceux qui ont été capables, en 2010, de me dire qu'il y avait là un chef d'oeuvre : merci Nicolas !