Nous avions relayé sur Contrepoints les résultats d’un sondage récent: « 85% des Français privilégient la baisse des dépenses pour réduire le déficit ». Pour Aurélien Véron, président du Parti Libéral Démocrate, la confiance que les Français accordent à Angela Merkel et refusent à Nicolas Sarkozy pour les sortir de la crise est l’expression du bon sens populaire.
Si nous devions voter aujourd’hui, Angela serait présidente haut la main. Dans la crise que nous traversons, celle que le Monde vanne régulièrement pour sa lenteur au démarrage, ses réticences à chaque assaut de Nicolas Sarkozy pour dépenser l’argent de l’Europe au profit des cueilleurs d’olives, attire pourtant le plus grand nombre de suffrages des Français. C’est ce que montre un sondage pour le Parisien réalisé par Harris Interactive France. Malgré ses faiblesses, c’est une femme qui sait faire avancer une majorité complexe essentiellement composée de responsables masculins. Elle a jusqu’ici refusé les plans les plus fous de sauvetage abracadabrantesque de l’euro, notamment initiés par Sarkozy le dépensier. C’est une européenne raisonnable qui a les pieds bien sur terre. Le bon sens populaire français voit en elle le modèle du dirigeant humble mais ferme, sans vision démesurée et clinquante mais pragmatique et ferme sur des principes importants : inflation maitrisée, retour à l’équilibre budgétaire (certes après des dérapages importants).
Élément intéressant du sondage, les premières personnes en qui les Français ont confiance pour les sortir de la crise, ce sont eux-mêmes. Ce n’est donc pas la politique qui les rassure le plus, mais eux-mêmes et, finalement, la société civile. Pas étonnant si la Belgique s’en sort pas trop mal après plus d’une année sans gouvernement malgré une dette colossale (qui commence toutefois à inquiéter les investisseurs). Après Merkel, ce sont les entreprises qui rassurent le plus, puis l’Europe. Les Français sont donc encore nombreux à être favorables au projet européen malgré tous ses défauts. Nicolas Sarkozy vient loin derrière. Étrangement, Martine Aubry n’apparaît nulle part.
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