Le premier ministre japonais Naoto Kan a émis l’idée en juillet dernier d’une sortie du nucléaire en déclarant que le risque du nucléaire était trop fort.
« Nous devons tendre vers une société qui puisse vivre sans réacteurs nucléaires » a-t-il déclaré quatre mois après la catastrophe de Fukushima. 35 des 54 réacteurs nucléaires sont depuis à l’arrêt car soumis à des tests de résistance.
Tokyo a donc officiellement décidé de mettre fin au nucléaire. Mais à quelle échéance ? En effet, Naoto Kan n’a donné aucun échéancier.
Au Japon, 30% de l’électricité est d’origine nucléaire. Si les 35 réacteurs actuellement en arrêt tardaient à redémarrer, coupures de courant et rationnement d’électricité, déjà d’actualité, prendraient de l’ampleur. Tout ou partie de ces réacteurs seront donc réactivés une fois la sécurité assurée.
Keidanren, la principale fédération patronale nippone, souhaite, elle, le maintien en activité de ces centrales, afin d’éviter une désindustrialisation du Japon et garantir un approvisionnement stable en électricité à coût modéré. « il faut réfléchir à long terme sur la base de données concrètes pour constituer le meilleur panier énergétique« , a réagi le patron de JNFL, société impliquée dans le retraitement de combustible nucléaire.
Naoto Kan de son côté, fait fi des importantes quantités de radiation diffusées autour de Fukushima puisqu’il tente de faire réinstaller les habitants dans la zone des 20 km autour de la centrale accidentée où, à l’instar de Tchernobyl, toute forme de vie dans l’atmosphère, les sols et l’eau sera menacée pendant plusieurs centaines voire plusieurs milliers d’années.
Naoto Kan, au plus bas dans les sondages, a déjà annoncé qu’il quitterait ses fonctions « une fois atteint un certain stade dans la résolution de la crise de Fukushima et la reconstruction ».
Ses déclarations n’auraient-elles pour but que de rassurer la population ou une réelle stratégie de sortie du nucléaire au pays du soleil levant est-elle réellement en marche ?