La girelle, Coris Julis, est une des espèces de poisson les plus abondantes croisée lors des formations
plongée sous-marine à Marseille.
Gratter du bout des doigts la surface de la roche et attendre quelques secondes. Les girelles vont arriver pour manger les minuscules débris dégagés.
C'est une espèce qui vit entre 0,5 et 15 m d'eau, sur les roches.
Ce labre se nourrit de
gastéropodes, de petits crustacés, et petits oursins, une vraie nourriture noble qui va lui donner une chair de première classe.
Cette espèce si abondante et qualifiée à tort de commune, vit une vie amoureuse étonnante, et fort complexe.
Les plus petits spécimens, ( 6 à 12 cm ) à la livrée brun-rouge terne, sont généralement les femelles, mais aussi quelquefois des mâles...
Les plus gros, appelées girelles royales, aux couleurs brillantes sont les mâles , exclusivement.
Mais ce n'est pas aussi simple, la girelle étant ( comme d'autres poissons ) hermaphrodite protogyne, c'est à dire qu'elle change de sexe en grandissant, les mâles "girelle royale" sont
donc tous nés femelles.
Parmi les plus petits spécimens, certains sont des mâles et qui le resteront toute leur vie, ils ne grandiront même pas, mais arriveront quand même à être reproducteurs, filous les bougres
!
La vie en comunauté :
Une girelle royale ( la femelle devenue mâle ) a un territoire, et sur ce territoire un harem, composé de
femelles et aussi sans le savoir, de petits mâles, appelés mâles "primaires" mais qui ne chercherons pas à dominer le harem.
Les girelles sont très agressives entres elles, les royales cherchant à piquer le harem des autres et les femelles cherchant dans leur propre communauté à être la femelle
dominante.
En cas de disparition du mâle, la plus forte des femelles devient le patron , et en 2 ou 3 semaines est devenue mâle.
La reproduction :
Il n'y a pas d'accouplement chez ces individus, mais pendant la période de reproduction , d'avril à août, les gros
mâles font la cour aux femelles en leur tournant autour, en les frôlants, et en les incitants à venir dans les zones de peu d'eau, entre 1 et 2 mètres, entrent bièvement en contact et émettent
leurs gamètes.
A ce moment les mâles primaires viennent participer aux ébats en lâchant leur sperme dans cette eau et ainsi arrivent à féconder des femelles sans y être invités.
Contrairement à d'autres labres, la girelle ne construit pas de nid,les oeufs pondus sont pélagiques, leur développement s'effectuant en pleine eau et sont disséminés le long des côtes par les
courants.
Dans les zones de faible pêche ou dans les réserves, les girelles royales atteignent des tailles respectables, autour
de 25 cm et les femelles y sont aussi beaucoup plus grosses.
Il existe une autre variété de girelles, la girelle paon, Thalassoma pavo, que nous
rencontrons en méditerranée du nord, alors que sa zone initiale était au sud de marenostrum.
Cette girelle paon est devenue depuis quelques années une habituée de nos eaux , probablement en partie à cause du réchauffement des eaux, mais aussi à cause du ballastage des gros bateaux qui engouffrent des tonnes d'eau dans leurs cales.
Et vous celà vous dit de venir jouer avec les girelles lors de votre prochaîne formation de plongée sous-marine à Marseille ?