"There are no coincidences. And everything means something."
Délicieuse ambiance que voilà ! Wicca est une série aux effets envoûtants, vis-à-vis de laquelle il ne faudrait pas se leurrer non plus, c'est l'histoire d'une adolescente de seize ans, qui se trouve quelconque, et qui tombe folle amoureuse du beau gosse du lycée, Cal, le nouveau venu, qui va également initier tout un petit groupe de lycéens à la Wicca. Miam, miam. La tournure des évènements fait des merveilles, c'est mystérieux et attrayant, bref je buvais du petit lait. Cela a su largement compenser l'aspect exaspérant qu'on retrouve dans les plates considérations adolescentes de Morgan, l'héroïne. Mes aïeux, qu'est-ce que c'est simplet ! Premiers émois amoureux, jalousie entre copines, fâcheries et vacheries, crises de colère, embrouilles avec les parents... ouhlala, c'est lourd ! (Oui, c'est l'âge.) Heureusement le thème de la Wicca fait oublier tout ce côté gonflant. J'ai été fascinée par le folklore, très curieuse d'en apprendre plus sur les origines de Morgan, de connaître l'histoire des anciens clans et de chercher à percer le mystère qui rôde autour de Cal, de sa mère et des autres personnages secondaires... Prenez donc votre mal en patience, il faut se farcir une petite nana qui joue avec nos nerfs, mais oubliez sa crise d'ado et plongez-vous dans l'univers captivant de la Wicca ! Cela vaut vraiment le détour.
Wicca, livre 1 : L'éveil - Cate Tiernan
Hachette jeunesse, coll. Black Moon, 2011.
Cela ressemble à une petite brique noire, de plus de 400 pages. La couverture énigmatique donne le ton, ce sera fantastique et drôle et inventif, ou je ne m'y connais pas ! Dès le départ, nous faisons connaissance avec les trois personnages - Mélusine, Framboise et Tristan. Ce ne sont pas des adolescents ordinaires, ils possèdent des dons ou des capacités dont ils ignorent la portée jusqu'à ce qu'ils soient pris en charge par les dirigeants de l'université invisible. Isolés sur une île, ils appréhenderont les rouages de cette institution, vont parfaire leurs connaissances et développer ce qu'on nous présente comme étant une forme de télépathie et télékinésie en version plus élaborée. Au fil des chapitres, d'autres acteurs entrent en scène (des vampires, par exemple !) et de nouvelles données mettent à jour l'ambition teintée d'ambiguïté de l'université. Il ne faudrait pas croire que tout est parfait et altruiste dans ce monde ! Il se passe, bien évidemment, des tas de petits évènements qui, mis bout à bout, constituent une intrigue habile et haletante. Maëlle Fierpied a imaginé une société du futur vouée à la technologie (les livres sont rangés en tant que vieilleries), le fantastique y trempe un doigt de pied, j'ai même cru au début me rapprocher de la trilogie Phaenomen d'Erik L'Homme, mais finalement les similitudes sont beaucoup moins évidentes. Car ce que j'ai trouvé frais et très agréable ici, c'est l'humour un rien espiègle de l'auteur. Cela nous donne des personnages attachants, en gros des adolescents souvent susceptibles, boudeurs et bornés, mais doués et perspicaces, n'hésitant pas à braver les interdictions, et un rythme d'intrigue fluide et très digeste. J'ai juste un peu regretté la fin précipitée de cette tétrade, mais ceci dit je n'ai pas boudé mon plaisir et confirme que ce fut une lecture bien divertissante !
Chroniques de l'Université Invisible - Maëlle Fierpied
Ecole des Loisirs, coll. Medium, 2010.