La côte normande, va, ses deux léopards armés,
L'un Plantagenet et l'autre sans liens aimés.
Poitevine aussi bien que charmante Aquitaine,
Garder ses errances et lande châtelaine.
Mais la falaise blanche aux roses et aubiers,
Rutile, fidèle, dans les pins, les lauriers
Et le fruit de la pomme aux ultimes désirs
Donne la souvenance en ses heureux loisirs.
Les abbatiales et les cloîtres verts moussus
Respirent, fluides, les messages reçus
Leurs ondes claires vont, par le Mont Saint Mochel
Prodiguer leurs doux sons, dans le vent de leur ciel.
Alors, Saint Thérèse, étoile de Lisieux,
S'élance, frais bouquet de printemps et des cieux
Et les bleus arômes, les bourgeons et pistils
Songent, mystique amour, à leurs présents subtils.
Flaubert, Maupassant et Lucie Mardrus, d'Honfleur
Egrènent, pure flamme au beau pastel d'un pleur
Leur étonnant « bon sens normand » sur des bonnets
Dentelles et tulles brodés, rêves secrets.
Ah, ce cher Corneille, jusques au diapason
Nous a comblé de sa Gloire sur Oraison....
Et les savants, les ducs et les princes austères,
Veulent tous acclamer ces Esprits tutélaires.
Mais que dire de ses peintres, qui illustrèrent
Tout un siècle passé, des beautés qu'illuminèrent
Les châteaux et manoirs aux lustres de leurs pierres
Gericault et Poussin s'inscrivent aux bréviaires.
Millet, le peintre ardent s'éprend des hauts pastours
Avec Duquesne et puis Tourville d'alentours.
Restout et Jouvenel, Monet ses points de feu...
Et puis Malherbe vint O du Perrier aveu...
Alors Fernand Léger est là qui ressuscite
Avec tant de pinceaux sa toile est explicite.
Les faïences de Rouen subtilités vermeilles,
Pour maître La Varende, ont décrit leurs merveilles.
Et l'atmosphère est rose et ses tons prestigieux...
Les haras éternels font des bonds prodigieux.
Bien avant Guernesey; île d'accoutumée,
Hugo y reconnut Juliette, son aimée...
Toute la lumière de l'Occident penseur
Fustige, sur le sol fertile et raisonneur
L'immense Pays d'Ouyche et sa divine essence
O Province Normande, et gloire de la France.