Ça ne faisait pas très longtemps qu'Amélie sortait avec Guillaume. Un beau grand noir, effilé, au sourire ultra sympathique et dont le charme l'avait séduite assez rapidement.
4 semaines avaient passées et ils avaient passé beaucoup de temps ensemble. Non seulement c'était vrai que les noirs avaient de beaux corps bien proportionnés mais les nuits étaient fort agréables en sa compagnie. Pas qu'elles constituaient l'essentiel de leur relation mais Amélie se surprenait à avoir une fébrilité qu'elle n'avait pas eu depuis longtemps quand elle savait qu'ils se donneraient l'un à l'autre dans quelques instants. N'étais-ce pas là le signe du désir? Si on ne pouvait pas encore clairement prononcer les mots "aimer d'amour" il y avait déjà les élans et les frissons du désir et c'était pour elle déjà un bon début.
Guillaume restait toujours légèrement distant, mystérieux. Elle s'en trouvait attirée. Il exerçait sur elle un magnétisme presque vaudou. Elle ne lui ne ferai pas part craignant que ses origines haitiennes ne s,en trouvent froissées. Amélie se rappellait que l'une de ses amies, Geneviève, trouvait aussi son amoureux mystérieux et en était alors aussi charmée. C'était avant de se rendre compte que ce qu'elle appelait "mystère" était plutôt "incapacité à communiquer". C'était deux enfants trop tard et avant de se séparer du père de ses enfants dans l'horreur. Amélie se rappelait de tout ça et elle débloquerait les sentiers de la communication pour en faire des routes et des autoroutes. Elle ne laisserait pas ça lui arriver.
Elle trouvait qu'elle faisait du bon travail à ce niveau et pourtant elle tomba de sa chaise quand Guillaume lui appris qu'il avait un jumeau identique.
"Je te l'avais dit" a dit Guillaume.
"Tu m'avais dit que tu avais un frère mais pas un frère jumeau!"
"Ben c'étais à toi de me poser la question "quel âge avait mon frère", la plupart des gens ne demande pas juste si ils ont un frère ou une soeur, ils demandent aussi où ils se trouvent dans le rang familial en général..."
Il avait raison, pour une raison obscure cette question ne lui avait pas effleurée l'esprit et peut-être ceci avait expliqué un ds nombreux silences mystérieux de Guillaume. Il attendait la prochaine question qui n'était jamais venue et on avait passé à autre chose.
"Ça te gêne tu d'avoir un frère jumeau?"
"Non, pourquoi?"
"Ben j'sais pas...je te trouve beau, si il est jumeau, il doit être beau lui aussi, peut-être aurais-tu eu peur..."
Elle s'arrêtta là. Elle se rappelait soudainement que chez les jumeaux, il y a toujours un dominant et un dominé. Lequel était Guillaume? Peut-être n'avait-il pas pris le temps de lui en parler parce que justement, tellement habitué de lui céder la place, elle saurait bien assez vite qui est le plus dominant des deux, l'autre justement. Était-elle en train de l'inquiéter en soulignant qu'elle pourrait peut-être préférer la copie carbone?
"Tu t'entends bien avec?" a dit Amélie afin de couper au silence qu'offrait Guillaume.
"Oui, on se voit de moins en moins souvent en vieillissant mais on se voit quand même."
"Il a un nom ton frère?"
"Germain"
"Ta mère aimais les "G"" dit Amélie en se trouvant aussitôt nounoune.
"Au moins t'as hérité du plus beau nom des deux" dit-elle rapidement en l'embrassant afin de faire oublier sa remarque plate.
Quand elle su que c'était son jumeau identique, elle passa la soirée à se poser des questions. À lui poser des questions aussi.
"C'est comment avoir un jumeau?"
"Est-ce que maman vous habillait toujours de la même façon?"
"Qui est né le premier?"
"Vas-tu me le présenter?"
Guillaume n'aimait visiblement pas l'interrogatoire et lui fit sentir. Ils ne savaient pas de ni l'un ni l'autre qui était né le premier. Ils étaient nés à Haïti et le père était vite disparu de la carte, il aurait été celui qui aurait pu fournir cette information. Et comme ils étaient identiques en tout point, ils ont peut-être été transférés, croisés, mêlés à un certain point. Haïti n'est pas bien organisé comme ici au Canada.
Amélie était un peu déçue. En sachant lequel était né en premier elle aurait pu du même coup apprendre lequel était le dominant et lequel était le dominé. Le premier né est souvent le dominant chez les jumeaux. Amélie s'était toujours sentie attirée vers les gars qui avaient de la "drive", les dominants plus que les dominés.
Guillaume était parfois l'un et parfois l'autre depuis 4 semaines, elle n'aurait pas pu dire si il était le dom..
Ce pourrait-il que...
Amélie appela Guillaume.
"Quel film on est allé voir donc, mardi dernier?"
"Quel film? pourquoi tu demandes ça?" dit Guillaume.
"Je me souviens plus, on est allé voir un film la semaine dernière ensemble c'était quoi donc?"
"Ben...on est allé voir The Help..."
"Ah oui c'est vrai...j'avais tu aimé ça?..."
Un silence qui s'étirait tout à coup.
"Guillaume j'avais tu aimé ça?" répéta-t-elle plus vivement.
"Non! T'as trouvé ça ordinaire...t'es ben bizarre Amélie, ça va?"
"Oui, oui, je m'excuse j'ai comme eu un blanc, je suis fatiguée désolée..."
Amélie avait soudainement eu le flash que peut-être les deux frères, identiques, avaient troqué leurs identités pour coucher avec elle depuis quelques semaines. Était-elle le cobaye de deux jumeaux diaboliques? Les longs silences inexplicables trouveraient-ils leurs explications dans le fait que Guillaume ou Germain ne savaient pas du tout quoi répondre quand elle lui parlait? Elle n'avait rien prouvé là au téléphone, peut-être se passait-il le combiné en se soufflant ou en s'écrivant des choses. C'est vrai qu'il écrivait beaucoup sur son Iphone. C'est vrai qu'il n'aimait pas qu'on regarde au-dessus de son épaule quand il écrivait. Et qu'écrivait-il et à qui? Pourquoi ne lui avait-elle jamais demandé depuis 4 semaines? Il écraivait le scénario à apprendre pour son frère jumeau? Elle avait regardé dans l'étui du Iphone que (Guillaume?) avait oublié chez elle mais les initiales G.B. convenaient aux deux garçons. Elle repensait à ses nuits et au fond se trouvait quand même comblée.
Mais par qui?
Combien de temps ce manège pourrais-t-il durer? Si combine il y avait?
Elle comprit soudainement un chose.
Il s'agissait de deux dominants et elle était, la dominée.
Laisserait-elle ça lui arriver?
Elle n'avait pas encore décidé.