Cela faisait déjà quelques mois que LO envisageait de virer sa cuti, alors qu’en 2002 Arlette Laguiller se refusait à appeler à voter Jacques Chirac au second tour de la présidentielle pour faire barrage à Jean-Marie Le Pen. Quel chemin parcouru en cinq ans par le parti (la secte ???) trotskiste, qui en plus d’avoir divisé par trois son score à la présidentielle, accepte désormais "dans presque 65 villes de faire des listes d'union : dans 40 % des cas la tête de liste est du Parti socialiste, dans 60% des cas la tête de liste est du Parti communiste". Et dire qu’il y a encore peu de temps, le PS représentait à leurs yeux la gauche qui trahit et qui se vend aux patrons sur le dos des travailleurs et que le PCF n’était rien de moins que l’ennemi intime stalinien…
Cette décision est déjà étonnante, mais sa justification dépasse l’entendement : "on ne peut pas être dans ces municipales sur des listes avec la LCR qui sont des espèces d'étapes dans la construction d'un parti auquel nous ne voulons pas participer". Et oui, les trotskistes de LO refusent de se mélanger avec la LCR qui essaie de fédérer la gauche de la gauche en une force unique, tout cela pour ne pas perdre sa pureté doctrinale au sein d’"un parti un peu attrape-tout, pour ceux qui se disent les orphelins des partis, mais qui veut renoncer à certaines choses auxquelles on tient, nous : le marxisme, le trotskisme". Tout comme les sociaux-démocrates, ou sociaux-traitres pour les intimes, devaient dans les années 1930 être encore plus farouchement combattus que les fascistes, mieux vaut désormais, pour LO, faire officiellement alliance avec les ennemis (mortels dans tous les sens du terme pour certains qui résident place du colonel Fabien) d'hier que de faire parti commun avec la LCR pourtant d’obédience trotskiste… Décidément on comprend mieux pourquoi les mouvements d’extrême gauche insistent autant sur la formation de leur militants : il faut plus que quelques cours du soir comprendre et assimiler une telle stratégie…
Mais finalement, les choses pourraient être pires pour la gauche de la gauche : Nicolas Sarkozy pourrait proposer que les collégiens apprennent par cœur les œuvres de Che Guevara ou récitent les meilleurs pages du Capital...