Pour Hassan, Mariam est victime, comme tant d'autres enfants, du mal qui touche la région plus sévèrement encore que les années précédentes."Si elle est malnutrie, c'est à cause de la sécheresse. Avant, nous donnions à Mariam le lait de nos troupeaux, explique Hassan. J'avais 20 chameaux, 20 vaches et 60 chèvres. Mais aujourd'hui, je n'ai plus de troupeau! La sécheresse les a tués. Les seules chèvres qu'il me reste ne donnent plus de lait, elles sont en train de dépérir. Alors je ne sais plus quoi donner à donner à manger à ma fille. Elle s'est mise à devenir de plus en plus faible…"
Mariam a été prise en charge par ACF il y a quatre semaines. Elle reçoit un traitement à base de pâte nutritive, dont elle doit manger 4 sachets par jour. Elle va mieux qu'à son arrivée mais n'est pas encore guérie : de 10,3 kilos, elle est passée à 11 kilos la semaine dernière, avant de retomber à 10,9 kilos: une situation qui dénote l'état encore fragile de l'enfant et nécessite un suivi particulier.
"Nous venons à chaque séance. Les nutritionnistes mesurent le tour de bras de Mariam, mesurent sa taille et son poids. Puis on reporte les données sur la carte de suivi de Mariam, pour pouvoir évaluer son évolution, raconte Hassan."
Pour sa fille, qu'il ne cesse de couvrir de baisers et caresses, qu'espère Hassan, au-delà de la guérison? "Vous savez, je ne sais pas quoi espérer pour Mariam. J'aurais aimé qu'elle aille à l'école, mais je n'ai pas assez d'argent pour acheter les fournitures, les livres… Je n'ai même pas de quoi donner à manger à mon enfant…"