Bercé, dès son
plus jeune âge, par le groupe de son père (Ian Dury), les Blockheads, qui martelaient Johnny Be Goode dans la cave, et avec un ex-roadie de Led Zeppelin, surnommé
Sulphate Strangler, en guise de baby-sitter, Baxter Dury n’a jamais été destiné à
avoir un boulot convenable. Le label Regal Records devait être du même avis
puisqu’il a récupéré ce bonhomme élevé dans la région de Buckingham, et
s’apprête à publier Happy Soup, son troisième album solo.
Mixé par
Craig Silvey (Arcade Fire, Arctic Monkeys, Portishead), l’album est à des
années-lumière de la noirceur et des désillusions sentimentales de Floor
Show, paru en 2005, au point que Baxter Dury le qualifie de “musique psychédélique de bord de mer”.
Ses dix morceaux racontent un quotidien passé à danser sur une terrasse
fleurie, et des histoires de sexe minable, au Portugal. Mais le talent
d’écriture de Baxter et sa faculté à analyser les personnalités font que ses
chansons sont tout sauf ordinaires.
Pris en
sandwich, sur son label, entre les icônes de la pop que sont Tinie Tempah et
Katy Perry, Dury confie en plaisantant qu’il aime être “celui qui a un curieux chapeau et fait de la musique de dingue.” Comme
il l’explique lui-même, ce n’est pas difficile de comprendre pourquoi : “Quand j’ai grandi, il y avait toujours une
dizaine de personnes, assises en rond dans notre salon, qui portaient des
drôles de lunettes et faisaient le bœuf. Je me joignais à eux en secouant une
boîte de corn-flakes.”
Des paquets de nourriture, Baxter est passé à la
guitare et à la poésie, et en 2001, il a publié son premier disque, l'EP Oscar Brown. Avec son sample d’Oh! Sweet Nuthin’, du Velvet Underground,
la chanson, délicate et totalement barrée, n’aurait pas pu être plus éloignée
du rock’n’roll turbulent et très second degré de son père.
Vite repéré par
le label indépendant Rough Trade, Baxter a publié Len Parrot’s Memorial Lift
en 2002 et Floor Show trois ans plus tard. (2005). Les deux albums ont été
encensés par la presse, puis Dury a pris la direction de la France pour, selon
lui, “réfléchir un peu.”
Au cours des
deux dernières années, Baxter Dury
n’a fait que de la musique. “Ma ligne
directrice était que le disque ressemble exactement à qui je suis. De la
musique touchante, enrichissante et vraiment sincère, sans me prendre trop au
sérieux, termine Baxter. En faisant
ce disque, j’ai compris que l’important n’était pas qui on est. Ce qui compte
vraiment, c’est que la musique soit bonne.”
Bonne, sa musique l'est assurément. Pour vous faire votre propre idée, jetez un oeil à Claire, le 1er single extrait de Happy Soup, à paraître le 16 août...