Une vitrine, non un espace ouvert avec une fine couche de résistance invisible vers un monde de rêve. Quelques pas, pour tendre la main vers la tentation, mais non là un immatériel univers derrière elle, devant soi.
Comment la voir, la regarder sans rêver ?
Juste en prenant du recul, ou en reprenant le cours de la vie, en marchant vers son bureau, au premier étage un peu plus loin, un endroit aéré, traversé de vent tiède d'été. Mais aussi une pensée derrière soi, celle de cette robe, de cette tunique et aujourd'hui cette jupe. Pour une fois l'envie n'est pas un sac , un cuir fripé ou mollement posé et qui me crie "viens vers moi, prends moi sous ton bras" car ils me parlent , je n'ose plus les regarder. Ou une étagère où sont posées des dizaines de paires d'escarpins, de sandales, de talons fins ou de wedges envoûtantes, je passe, je frôle la vitrine parfois, je pose ma main pour les toucher, comme un doigt dans la confiture. Je savoure ce moment presque accessible. Elles sont là, moi aussi.
Résister à cette jupe.
J'ai déjà un top avec les épaules découvertes, une version soie si légère qu'il se pose sur ma volupté, sjuste dessus, juste flou dessous. Un imprimé entre le léopard et un motif flou en couleur corail et autres couleurs pastels proches. Une merveille, pour accompagner, pour retourner devant cette vitrine, je vais aller chercher mes journaux, mon FEMME MAJUSCULE, mon BE, et tout autre excuse pour reprendre le chemin en sens inverse. Je ne suis pas pressé par le temps, d'ailleurs il s'est arrêté en passant devant.
J'aime tant la coupe, presque au genou, mais avec les volants, avec cette légèreté, elle vole, elle enveloppera mes hanches, effacera des rondeurs, sera moi, sera mienne. Et comme le mannequin, je pourrai la rabbattre sur mes cuisses, jouer de la fascination sous le soleil d'été, face aux copines, face aux jalouses, face à tous. Je serai moi avec cette jupe, avec des talons, non des bottines, les cuissardes attendront l'automne, pour mes rendez-vous mode avec mes clientes. Je craque, AZZEDDINE ALAIA, tu me fascines depuis toujours, et cette simplicité me semble accessible, comment fuir ce halo de séduction, cet instantané immobile mais rempli de mouvements. Je ressens déjà mon corps entouré de celle-ci.
Sauvé la boutique est encore fermée.
Enfin jusqu'à la pause de midi...
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NYLONEMENT