En vingt-huit chapitres divisés en deux parties: l’Est et L’Ouest, l’auteur raconte son voyage en voiture à travers les Etats-Unis sur les traces de son enfance. Il a passé vingt ans en Angleterre et revient à Des Moines, dans l’Iowa, en plein cœur de l’Amérique profonde où il a vécu heureux en famille ses premières années. Son père vient de mourir et un curieux besoin le saisit alors : «celui de retourner au pays de (son) enfance et de faire, ce qu’on appelle dans les prières d’insérer, un voyage de découverte. Pris par cette nostalgie qui vous envahit à mi-parcours de votre vie quand vous prenez conscience qu’en partant votre père a emmené une partie de vous-même.»«Un des buts de mon voyage était de trouver la ville idéale. J’ai toujours eu la conviction que, quelque part en Amérique, cette ville doit exister." Et un matin de septembre, à trente-six ans, au volant de la Chevrolet de sa mère, il commence, le cœur allègre, un voyage de 22 364 kilomètres. Il traversera quarante États et en rapportera ce savoureux portrait de l’Amérique des années quatre-vingt avec, en comparaison, celle fantasmée et chérie des années cinquante de son enfance quand son père emmenait toute la famille en vacances dans sa voiture en se perdant régulièrement et en économisant sur la nourriture et les motels minables des longues routes de campagne.
C’est drôle mais sérieux, attachant, délicieux, savoureux, malicieux, bref un enchantement.
«Comme je l’ai toujours dit à Marcel Proust, il ya trois choses qu’on ne peut pas faire dans la vie: triompher de l’administration, attirer l’attention d’un garçon de café qui a décidé de vous ignorer et partir à la recherche du temps perdu.»Naturellement, il est déçu. Le pays a changé. Il ne retrouve plus rien de ce qu’il a connu. Après la maison de ses grands-parents, il visite celles des hommes célèbres : celles de Mark Twain, de Faulkner, d’Abraham Lincoln, d’Elvis Presley.Il est seul sur ces routes interminables et il a le temps de réfléchir et de noter tous les dysfonctionnements de son pays. Tout y passe: la pauvreté, l’emprise de la publicité et des super marchés, l’intégration des minorités, le manque de culture et l’ignorance du plus grand nombre, la criminalité, le système de santé, les drogues, les problèmes de l’environnement. Tout cela à travers les anecdotes amusantes d’un voyage allègrement mené.J’ai beaucoup aimé. Keisha et Clara également. Motel Blues de Bill Bryson, The Lost Continent, Traduit de l’anglais par Christiane et David Ellis.(Petite bibliothèque Payot/Voyageurs, 1989/2003, 400 p.)