La Proie // De Eric Valette. Avec Albert Dupontel, Alice Taglioni et Sergi Lopez.
Ces derniers temps je suis plutôt friand de thriller bien français et je tombe sur de bonnes petites surprises (comme A Bout Pourtant). Ce soir c'était La Proie, un film tout simple qui reprend
les codes de Le Fugitif avec efficacité et surtout gardant avec lui une sorte de rythme effréné hyper efficace. Je ne suis pas un fan d'Albert Dupontel, mais je me retrouve surpris par certains
bons rôles de sa part comme Le Vilain récemment (bien sur, je garde en tête le très mauvais Enfermés Dehors). En évitant tous les poncifs de l'art de faire des polars Outre-Atlantique, le film
est dur, sobre et surtout brute de pomme. Il laisse échappé une vraie odeur de peur et de fugitif. On n'a pas le temps de dire ouf qu'on est déjà à la fin. Une réussite.
Un braqueur s’évade de prison pour traquer son ancien codétenu, un tueur en série qui a entrepris de lui coller ses crimes sur le dos. Une policière de la Brigade des Fugitifs se lance à la
poursuite du braqueur, devenu bien malgré lui l’ennemi public numéro 1. Quand chacun des protagonistes aura été au bout de lui-même, qui sera le chasseur, et qui sera la proie ?
L'histoire de ce thriller est bien ficelé. Ca se tient débout du début à la fin. Alors certes le travail des dialoguistes aurait pu être plus soigné, car on a pas vraiment droit à des scènes
hyper touchantes, plus de l'action pure et sans faille mais pourquoi pas. Après tout le film doit son efficacité à ce qu'il veut bien nous faire croire et là où il veut nous amener, à cette fin
qu'on attends pas vraiment (le happy end qui est assez mal passé pour moi quand même). Mais c'est surtout grâce à la prestation d'un Dupontel qui n'arrête pas, qui n'est pas épuisé qui est un peu
comme Jack Bauer (pas besoin d'aller au toilette quoi). La Proie aurait pu tombé dans le film cliché sans grand intérêt comme on en livre chaque année.
Sauf que voilà, c'est sobre, on en fait pas des kilomètres sur ce qu'on veut nous présenté. C'est l'ennemi numéro 1 ok, mais voilà, la gestion de l'affaire par la brigade est efficace. On sent
que le scénario ne se rouille pas malgré les barrières qu'il s'impose de lui même. La ressemblance à un bon épisode de 24 n'est pas vaine certes. Il y a peut être un manque d'audace par moment où
l'on voudrait que le film ailles beaucoup plus loin (notamment avec le vrai méchant de l'histoire qui est assez oublié dans le film et dont le seul développement avec cette jeune fille rousse
aurait pu être plus maîtrisé et moins brouillon). Mais pourquoi pas, en tout cas, La Proie mérite quand même d'être vu, c'est une petite surprise.
Note : 6.5/10. En bref, un film musclé, efficace avec du punch et de la vigueur en veux-tu en voilà grâce au casting.