«Regarde! Ce qui vient d’arriver. Regarde ce sang sur mes mains ! À l’entendre, je m’étais mis à pleurer comme une fontaine au moment où j’avais prononcé ces mots. » Culpabilité, dépression sévère, Marc tombe dans un gouffre : J’étais convaincu d’avoir fait un père acceptable durant ces années-là. J’espérais qu’il s’en souviendrait quand, vers la fin, il semblait ne plus voir en moi que son pire ennemi – au mieux un animal d’une espèce différente. Mais je n’en étais pas sûr.
Au petit matin, au retour d’une des nombreuses beuveries, Marc ramène une jeune fille chez lui, qui trainait dans le métro à demi inconsciente, ivre, souillée de vomi. Cette étrangère se nomme Gloria, dans la vingtaine, et cache difficilement ce sentiment de haine que Marc lui inspirait « Gloria avait été la petite amie d’Alexandre et cela me suffisait, il ne fallait pas aller chercher plus loin. Seul un père pouvait ressentir ces choses. Fut-il un père de piètre qualité, le modèle cheap, en fer-blanc.» Doute, méfiance, suspicion, ses amis le mettent en garde. Quelles sont les véritables intentions de cet ange déchu ? Mais malgré tout, Gloria emménage chez Marc. «Tu auras un endroit à toi. Tu n’aurais pas à partager les toilettes et la salle de bain avec une armée. La maison est assez grande, qu’en dis-tu? J’aime bien Gloria, j’aime bien ce prénom.»
Une logique plus absurde pouvait-elle se mettre plus merveilleusement en place ?
Djian revient avec ce talent consacré, roman maquillé en thriller ou vice versa, court, dense, au rythme soutenu, cette intrusion psychologique caractéristique de ses acteurs, une fin, pratiquement sa marque de commerce, des plus rocambolesque. Djian a déjà fait mieux, mais pour les fans, un incontournable.