Gail Carriger
Orbit
Traduit de l'anglais (USA) par Sylvie Denis
Paru en Janvier 2011
312 pages
16,50 euros
Littérature pour adultes
Genre: Science Fiction, Fantastique, Fantasy,
Bit-lit, Steampunk
Quatrième de couverture : Alexia Tarabotti doit composer avec quelques contraintes sociales. Primo, elle n’a pas d’âme. Deuxio, elle est toujours célibataire et fille d’un père italien, mort. Tertio, elle vient de se faire grossièrement attaquer par un vampire qui, défiant la plus élémentaire des politesses, ne lui avait pas été présenté. Que faire ? Rien de bien, apparemment, car Alexia tue accidentellement le vampire. Lord Maccon – beau et compliqué, Écossais et loup-garou à ses heures – est envoyé par la reine Victoria pour enquêter sur l’affaire. Des vampires indésirables s’en mêlent, d’autres disparaissent, et tout le monde pense qu’Alexia est responsable. Découvrira-t-elle ce qui se trame réellement dans la bonne société londonienne ? Qui sont vraiment ses ennemis, et aiment-ils la tarte à la mélasse ?
A propos de l'auteur : Gail Carriger écrit pour oublier qu’elle a été vaguement élevée par une expatriée de l’Empire britannique et un incurable grincheux. Elle s’est enfuie d’une petite ville pour rejoindre l’Europe et y a acquis par inadvertance une éducation et quelques diplômes. Elle a ensuite arpenté les principales villes d’Europe, se nourrissant exclusivement de biscuits fournis par son sac à main. Elle vit à présent dans les colonies avec un harem d’amoureux arméniens et du thé directement importé de Londres. Elle se dit influencée par Jane Austen, P.G. Wodehouse, Gerald Durrell, des années d’études d’histoire (elle a été archéologue) et les costumes de scène de la BBC.
Nous sommes à Londres en pleine époque victorienne, au XIXe siècle. Les êtres surnaturels, les vampires, les loups-garous, les métamorphes, les fantômes se sont révélés aux humains. Le Bureau du registre des non-naturels (BUR), un service administratif, a été créé par Sa Majesté pour régulariser toutes les allées et venues des êtres paranaturels. Alexia Tarabotti est une paranaturelle, autrement dit une des rares mademoiselle à ne pas avoir d'âme. Célibataire, avec du sang italien de surcroît, elle n'a pas vraiment la côte auprès de la haute société londonienne notamment à cause de son manque de diplomatie. Intelligente, pratiquant l'ironie et l'humour décalé, elle possède également un caractère bien trempé. Aussi lorsqu'un vampire l'attaque sans s'être même présenté dans les règles de l'art, elle est agacée et le tue avec son ombrelle dont elle se sert comme d'un pieu. Ce petit incident n'est pas au goût de Lord Maccon, un loup-garou écossais, qui contrôle le BUR et doit donc rendre des comptes à propos de ce fâcheux concours de circonstances. L'enquête commence car parallèlement, Alexia Tarabotti découvre des disparitions suspectes au sein de la communauté vampirique. Malheureusement elle devra composer avec le beau Lord Maccon et se retrouvera malgré elle, entraînée dans un vaste complot politique et scientifique...
A la fois satire des codes vestimentaires du XIXe siècle et parodie des récits actuels que l'on peut lire sur les vampires et les loups-garous, Sans âme nous plonge dans un univers décapant où l'humour raffiné côtoie brillamment une plume jusqu'ici inhabituelle et pimentée. Tout d'abord le choix du personnage d'Alexia Tarabotti est tout simplement délicieux. Elle est l'anti-héroïne par excellence. Vieille fille, italienne, intello pince sans rire, elle n'hésite pas à utiliser ses atouts les plus efficaces : une ombrelle magnifique, symbole de bourgeoisie et de haute élégance, transformée comme arme de défense, un sens de la répartie à toute épreuve et un côté "rentre-dedans" assez téméraire pour l'époque. Sans oublier qu'elle est unique dans son genre puisque son pouvoir de sans âme lui permet d'annihiler les capacités surnaturelles de ses adversaires. On se régale, on rit et on s'amuse beaucoup des joutes épiques entre Lord Maccon, l'alpha de la meute, grossier, un brin sauvage et enflammé et Mlle Alexia qui fait toujours dans la finesse. Le couple explosif dégage un potentiel érotique qui n'est pas sans rappeler un duo bien connu des amateurs de bit-lit : McKayla Lane et Barrons. Lord Maccon est mystérieux et sa nature de loup-garou prend le dessus sur les règles de bonnes conduites notamment lorsqu'il se trouve en présence d'Alexia. Gail Carriger mélange les registres et les genres pour notre plus grand plaisir en distillant ça et là des passages dignes des romans de Jane Austen. Le lecteur sera à coup sûr ravit de cette enquête fantastico-policière sur fond de steampunk et d'intrigue amoureuse aussi rythmée que charismatique! Fallait oser! C'est réussi!
Les avis d'Azilis, Acsylé, Jess