Les stimuli utilisés, les difficultés de réalisation et les relations avec l’audiométrie tonale.
1. Les stimuli utilisés
- On utilise le plus souvent un son pur dans l’acouphénométrie car ce stimulus est généré par la majeure partie des audiomètres et l’acouphène tonal, le plus rencontré, est sera plus facilement comparé à un son pur qu’à un bruit de bande. HAZELL (1981) et PENNER(1983) ont jugé que l’utilisation de sons complexes dans l’estimation de la hauteur était plus appropriée que celle de sons purs moins facilement assimilables.
- Il paraît plus approprié d’utiliser un son d’au moins 300 msec du fait de la variation de la sonie pour des durées inférieures (GERKEN et coll., 1990) mais au delà de quelques secondes (son continu) il apparaît cette fois-ci une diminution de la sonie (SCHARF, 1983).
2. Les difficultés de réalisation
- L’acouphène se situe souvent au-delà de 8000 Hz. Les audiomètres ne permettent pas toujours d’aller au-delà.
- Les cellules TDH 39 ne reproduisent pas les hautes fréquences (>8KHz)
- Les estimations de la hauteur sont en général très variables d’une session à l’autre (TYLER, CONRAD, ARMS, PENNER, BILGER, BURNS).
3. Les relations avec l’audiométrie tonale
- Quand une audiométrie par bandes de 1/3 d’octave est réalisée, il apparaît que 92% des patients présentent une encoche auditive (SIRIMANA et coll., 1996) ainsi peut-on penser que l’apparition de l’acouphène serait en relation avec une hypoacousie.
- Souvent la fréquence de l’acouphène perçue par le patient tombe à proximité de l’encoche auditive.
Remarque sur l’évaluation automatisée :
L’audiométrie automatique est un programme d’évaluation de la hauteur, de la sonie ainsi que du MML de l’acouphène mise au point par MITCHELL et al.en 1993.la présentation des stimuli est effectuée selon un algorithme spécifique. C’est le besoin croissant en milieu clinique d’une formule standardisée qui poussa les auteurs à définir ce type de système. Les instructions sont présentées au patient au travers d’un écran. Un second ordinateur est chargé quant à lui de coordonner l’examen. Avant l’utilisation de ce système, une mesure des seuils audiométriques ainsi qu’une évaluation acouphénométrique sont réalisées. On ne teste ici qu’une oreille, soit celle comportant l’acouphène, soit celle présentant l’acouphène le plus important, ou alors dans le cas d’acouphènes symétriques, celle ayant été choisie de manière arbitraire. Il semblerait que ce système donne des résultats fiables mais nécessiterait malheureusement trop de temps.
Figure: Exemple de procédures dans le cadre de l’évaluation automatisée de l’acouphène
- En haut (a) : écrans présentant les instructions aux patients (à gauche, évaluation de la sonie; à droite, évaluation de la hauteur).
- En bas (b) : écrans présentant les réponses possibles pour le patient (à gauche, réponses possibles dans le cas de l’évaluation de la sonie ; à droite, réponses possibles dans le cas de l’évaluation de la hauteur).