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Que s’est-il passé ce dimanche à Tizi Ouzou ?

Publié le 15 août 2011 par Amroune Layachi

Que s’est-il passé ce dimanche à Tizi Ouzou ?

Le bilan définitif de l'attentat qui a ciblé, dimanche 14 août à 4 h 30, la première sûreté urbaine, située dans la rue principale de la ville de Tizi Ouzou, est arrêté à 33 blessés, a expliqué le directeur général du CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou. Parmi ces blessés figurent 12 policiers et 21 civils. Ces derniers sont des membres des familles des policiers occupant les logements de fonction mitoyens au commissariat et des riverains dont un a été grièvement blessé. Il se trouvait à l'intérieur d'une librairie se trouvant près du lieu de l'attentat et a été brûlé au 2e degré. Deux ressortissants chinois habitant l'immeuble situé en face du commissariat ciblé figurent parmi les blessés.
Selon le directeur du CHU, la plupart des blessés ont regagné leurs domiciles durant la journée. Seuls deux policiers et le citoyen souffrant de brûlures sont encore gardés en observation aux urgences, a?t?il précisé.
Revenant sur les circonstances de l'attentat, une source sécuritaire qui a requis l'anonymat a expliqué que tout a commencé à minuit. Un citoyen a été délesté de son véhicule de marque Toyota Hilux par des individus armés, sur la route de Béni Douala, à 15 kilomètres au sud de la ville de Tizi Ouzou. Il a été séquestré jusqu’à l’aube et son véhicule a été conduit vers un endroit, qui demeure inconnu, où il a été chargé d'explosifs. La quantité d’explosifs utilisée n’a pas été précisée. A 4 h 15, le véhicule arrive en ville, conduit par le kamikaze qui a emprunté la route de l'hôpital. Selon la même source, arrivé près du commissariat, le kamikaze a immobilisé le véhicule à proximité du mur du commissariat. La scène n'a pas échappé aux policiers en faction. Ceux-ci ont tenté de réagir mais en vain. Le kamikaze s’est fait exploser rapidement. Des lambeaux de chair, sa tête déchiquetée et ses membres inférieurs ont été retrouvés à plus de 100 mètres du lieu de l'attentat. Le moteur du véhicule utilisé a percuté le rideau métallique d'un magasin situé également à une centaine de mètres du commissariat.
La protection civile est arrivée sur les lieux moins de 10 minutes après l'explosion. Les va?et?vient vers le CHU situé à moins de 200 mètres du lieu de l'attentat commencent alors. Tout autour du lieu de l'explosion, portes, fenêtres, vitres et un tas d'autres objets ont volé en éclats, emportés par le souffle. Même les immeubles situés à plus de 300 mètres ont été endommagés, ce qui témoigne de la violence de l’explosion.
Moins de 10 minutes après la déflagration, le carrefour Djurdjura, sur lequel donne la sûreté en question, est bondé de monde. La panique se lit sur tous les visages. « Finalement, même avec une aussi forte présence policière, la ville n'est pas aussi sécurisée qu'on le croit », lâche un sexagénaire. D'autres n'arrivent même plus à prononcer un mot.
La place reste bondée de monde jusqu'à 10 h 30. Abdelghani Hamel est attendu. Des barricades de sécurité sont mises en place pendant que citoyens et commerçants s'affairent à nettoyer et à tenter de réparer ce qui peut l'être.
Hamel arrive, il se rend sur les lieux de l'attentat en chuchotant quelques mots au wali et au chef de sûreté de wilaya. Destination le CHU. Le DGSN rend visite aux victimes avant de diriger une réunion avec les responsables de la wilaya. Il quitte la ville près de trois heures après son arrivée, laissant derrière lui une population aussi inquiète que traumatisée.


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