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La planete des singes

Publié le 14 août 2011 par Acrossthedays @AcrossTheDays

LA PLANETE DES SINGES

Quarante-huit ans après le livre du Français Pierre Boulle, les chimpanzés sont à nouveau à l’écran dans « La Planète des singes : les origines ». Ruper Wyatt s’attèle à cette huitième adaptation cinématographique avec plus ou moins de bonheur.

Le réalisateur britannique a décidé de s’en prendre directement à la genèse de l’un des récits les plus populaires du XXe siècle, jusqu’à même le réinventer. Finie la science-fiction : nous sommes en 2011, à San Francisco (Etats-Unis).

Le scénario est assez convenu : une équipe de scientifiques mène une bataille contre la maladie d’Alzheimer et utilise comme cobayes des chimpanzés. Will Rodman (James Franco) découvre rapidement qu’un des traitements a pour effet une folle augmentation de l’acuité des singes.

César, particulièrement intelligent, devient alors un primate d’un nouveau genre. Il est recueilli par Will, et se soulève contre des humains qui refusent de le considérer comme leur égal. (Voir la bande-annonce)



« La Planète des singes » pour les nuls

A l’inverse de la réalisation futuriste de Tim Burton, le scénario évite de tomber dans un esthétisme faiblard grâce à un décor contemporain. Ruppert Wyatt n’essaye pas de concurrencer la cultissime adaptation de Franklin J. Schaffner avec Charlton Heston. Il n’exhibe ni vaisseaux, ni effets spéciaux vite dépassés.

La science-fiction n’est qu’illusion. Ulysse, le narrateur dans le roman de Pierre Boulle, devient Will, né 500 ans plus tôt. C’est un scientifique amer. Impuissant, il assiste à la dégénérescence mentale de son père, atteint de la maladie d’Alzheimer.

César est un incompris : sa condition d’animal déplaît aux hommes, qui voudraient le parquer dans un zoo, mais son intelligence l’exclut de la meute des autres singes.

L'affiche du film

C’est là que le versant politique du scénario de Ruppert Wyatt émerge. L’affiche du film montre César le poing en l’air et son geste fait écho à celui de deux athlètes noirs aux Jeux olympiques de Mexico en 1968. John Carlos et Tommie Smith, les poings gantés, avaient revendiqué sur le podium le droit à l’égalité.

Un malaise simiesque

La création numérique des singes par la « performance capture » (réalisée par Weta Digital), permet de leur donner un semblant d’âme humaine. Car derrière César, se cache l’acteur Andy Serkys (Gollum dans « Le Seigneur des anneaux ») et procure au singe brillant une palette d’émotions insoupçonnées.

C’est la première adaptation qui raconte l’histoire du point de vue du primate, et pas de l’homme : le singe est le personnage principal. Il agit, il évolue.

Le visage de César, lorsqu’il prend des mimiques humaines, suscite un certain malaise. Le film embrasse alors une dimension morale, dénonçant les limites de la science.

Le récit de Pierre Boulle retranscrit en conte moral

Cette énième adaptation va-t-elle relancer une franchise vieillie ? Pour le Britannique Rupert Wyatt, qui n’en est qu’à son deuxième long-métrage, un seul objectif : prendre le même chemin que l’adaptation cinématographique de « Batman ».

Dans « Batman Begins », Christopher Nolan revenait aux origines du héros. Rupert Wyatt fait de même. Il livre un film rigoureux, dynamique sans être trop gourmand. Il s’attarde longuement sur le début du film pour montrer l’origine de la raison des chimpanzés et au final, Rupert Wyatt réussit là ou Tim Burton avait échoué.

Une franchise relancée par un film sobre

« La Planète des singes : les origines » permet à un cinéaste inconnu de faire ses premières armes avec brio. On pouvait s’attendre à un navet de la part des studios Twentieth Century Fox (qui semblent parfois contraints de faire revivre de bons vieux filons), mais au final, la production se révèle ambitieuse, sans être tape à l’œil.

Du côté des acteurs, James Franco s’en tire le mieux, convaincant dans le rôle du scientifique dépassé par sa création. On oubliera vite Tom Felton (Drago Malfoy dans Harry Potter) et Freida Pinto, qui fait la potiche.

Bien que le film soit lent à démarrer, la mise en scène mène le spectateur vers un final apocalyptique. Au regard des premiers chiffres au box-office aux Etats-Unis, le film devrait rapidement connaître une suite.

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