A l’époque, la crise de la dette souveraine n’était pas le déclencheur de l’illiquidité ambiante: il s’agissait, une nouvelle fois, de l’abus d’un vecteur de placement (subprime) concocté par les banquiers et avalisé triple A par toutes les agence de notation.
D’aucuns ont voulu faire croire que la crise de 2008 s’était résorbée. Mieux qu’on en était sorti pour marcher sur les sentiers glorieux de la baisse progressive du chômage.
Parmi ces visionnaires de luxe et autres doux dingues, on trouve entre autres Sarkozy et ses disciples. Toujours prompts la dépense et prompts à la détente lorsqu’il s’agit de tromper le chaland.
De fait, la crise actuelle de la dette souveraine résulte à 100% des nouvelles folies bancaires (qu’on avait juré urbi et orbi de résorber et de bannir) et de l’endettement supplémentaire qui a pesé sur les Etats en 2007-2008 précisément pour sauver le système bancaire, et donc les actionnaires des banques. Elle n’est que la suite attendue de la queue de la comète de 2007-2008.
Deux sauvetages en moins de cinq ans ne peuvent cependant être ainsi mis à la charge des populations de contribuables qui n’en peuvent mais.
On l’avait déjà suggéré en 2007 ici, la nationalisation des banques coûterait quelque chose, mais au moins laisserait subsister un actif en mains des gouvernants et donc des administrés qui les élisent. En ces jours où on s’apprête à mutualiser la dette avec des Euro-obligations (d’Etats associés et donc de contribuables) pour des centaines de milliards d’Euros, il n’est plus raisonnable d’exiger une nouvelle cotisation durable des couches populaires.
Même la BCE (pourtant atteinte de surdité chronique) l’a bien compris puisqu’elle a exigé des mesures d’imposition drastique des riches dans une Italie complice.
Le système bancaire et ses propriétaires doivent donc payer sans tarder. Et pour ce faire, il n’existe pas cinquante solutions: ils ne veulent pas de taxe bancaire spéciale, saisissons donc simplement leurs titres de propriété. En plus les cours sont très bas ces jours.
Une telle mesure aura au moins deux effets : protéger les biens des contribuables et des peuples, et permettre un contrôle efficace sur les opérations bancaires. Ce sera ainsi facile de mettre fin aux dérives d’un système qui ne mérite plus aucune considération. Et dans lequel plus personne n’a, à juste titre, la moindre confiance.
Entre 1968 et 1981, Indira Gandhi elle-même et son gouvernement ont nationalisé 20 banques d’importance. Et l’Inde n’est en tous cas pas morte pour autant.