Origine des Peuhls.

Par Ananda

Des Peintures rupestres au Sahel, Tibesti, Tassili...

  • Selon Henri Lhote[14], les Peuls seraient originaires de la haute vallée du Nil : Haute-Égypte, Nubie et Éthiopie. Les peintures rupestres de bovins permettraient de suivre l'avancée de ce peuple, puisque à travers des représentations stylisées dans le Sahara. Arrivé en Mauritanie et au Sénégal, les traces deviennent plus difficiles à suivre : les grottes et rochers permettant la reproduction sont plus rares. Les Peuls auraient introduit l'élevage équin, le Bos Indicus ( zébu ), une race de bœuf à longues cornes en forme de "lyre" ( H. Lhote ) et l'Indigo en Afrique.

D'après Henri Lhote, les peintures rupestres permettraient de suivre « l'avancée » des Peul en Afrique de l'Ouest. Les remarques d'Henri Lhote, d'abord contestées par de nombreux spécialistes, notamment pour des raisons chronologiques, pourraient néanmoins constituer l'une des branches de l'ethnogénèse africaine des Peuls ( Proto-Peuls )[15]rencontré lors de leur première migration est-ouest aux alentours des VIe siècle, VIIe siècle de notre ère, guère avant, les Peuls ne se situant pas dans cette région.Ces "fresques" de l'âge des bovidés, inscrites sur les rochers du Tassili, montrent sous la "lecture " d' Amadou Hampâté Bâ, l'oeuvre de pasteurs venus d'Egypte et datée entre 4000 et 2000 ans. Cependant, d'autres peintures rupestres, de dates plus conformes avec ce que l'on sait de l'histoire du Sahara à cette période et de ce que l'on sait de l'histoire de la Libye, concernent des images des chars dits à « spirales » du IIe millénaire avant notre ère qui étaient des motifs prisés par les Égéens et sans doute repris par des Libyens pour servir au prestige d'aristocraties locales. Ces mêmes chars ont été retrouvés sur des tombes à fosse du cercle A de Mycène et au Péloponnèse[16]

D'après leurs légendes orales, les Peuls sont originaires du Levant ( terme dévolu à l' Orient ). Ce mythe s'inscrit aussi bien dans les rites ( prières matinales au soleil rouge du levant, pour demander le retour à Yôyô, ville mythique située en Orient, les rites funéraires, que dans les moeurs ou la psychologie )[17].

L'Égypte pharaonique...

Les Peuls peuple pasteur, apparaissent dans l'histoire de l'Égypte d'après Lilias Homberger à travers une lettre qui leur appartient, ( -ng ) comme un peuple " entrant " en Égypte dans des écrits, rédigés par des Egyptiens signalant le passage de pasteurs conduisant des bovins à longues cornes dits -ng ' ou -ng.w ( = -ngr ), dit nagor ( en langue Brahoui ) dans le nord-ouest de l' Inde ( Balouchistan ) et dans les provinces de l'Est de l' Irand'aujourd'hui. Cependant les légendes orales, signalent qu'ils y auraient eu plusieurs vagues d'arrivées, chacune avec leur contexte historique, étalées de manière discontinue de 2500 av. J.-C à l'ère des Ptolémée en 380 av. J. -C où leur nom, apparaît pour la première fois dans les textes[18] et période d'un important brassage ethnique, opéré à partir de la Basse époque égyptienne avec l'Orient et la méditerranée.[19].

D'abord fixés à l'Est de l'Afrique en particulier en Égypte et au nord du Soudan, ils vont entreprendre une migration est-ouest, en traversant la région du Sahara, jusqu'à atteindre la vallée du fleuve Sénégal.Le peuplement Peul s'est effectué par vagues successives, dans différentes régions, à différentes époques.[20]

À l'Ouest région du Sahel...

  • IXe siècle de notre ère - Le royaume des Dia Ogo [21] ou Namandirou, serait le premier royaume que les Peuls ont contribué a bâtir parmi d'autre populations notamment Tekrouri, Soninkés, Sereres, tous forgerons, mentionné par les historiens. Ces Peuls venus du Hodh ( Sahel ) après la traversé du Tagant, commandaient alors le royaume du Tekrour sur les rives du Bas Sénégal.[22]

De l'autre côté du Fleuve Niger...

XIIe siècle - des Peuls refusant l'islamisation de l'empire du Ghana, suite a la pression des Almoravides, fuient vers la région du Fouta-Djalon, puis vers le Macina et enfin au nord du pays Haoussa.

XIIIe siècle - Dans le Tekrour ( le futur Fouta-Toro ), d'autres Peuls, se mêlent surtout aux Sérères et aux Tekrouri. À partir du XIIIe siècle, les Peuls commencent avec le nomadisme leur migration ouest-est, en atteignant les régions du Macina au Mali, du Foutah Djallon en Guinée, jusqu'à atteindre les régions du lac Tchad et le nord du Cameroun. C'est ainsi qu'ils se sont étendus sur une bonne partie de la bande sahélienne, du Sénégal auSoudan.

XIIIe siècle - XIVe siècle - L'Empire du Mandé, intègre dans la paix, des ethnies aussi diverses que sont lesTouaregs, Wolofs, Bambara, Songhaï, Peuls, Tekrours, Dialonké, Malinké, Dogons, etc. Toutes ses populations ayant adhéré a la Charte du Manden.

XVe siècle - Sonni Ali Ber empereur de l'Empire Songhaï de Gao, grand maître du Soudan Occidental , rattache le Macina, territoire a majorité Peulh, à l'empire de Gao.

XVIe siècle - Koli Tenguella dit Pulli, à la fois Peulh et Malinké, soumet l'État du Fouta-Toro après plusieurs tentatives. Il traversa avec son armée, le Badiar, les royaumes Sérères du Sine-Saloum, et la zone du Ferlo. Koly Tenguella du combattre l'empire Wolof du Djolof qui avait soumis le Fouta-Toro et qui y avait installé des gouverneur, les Farba, pour le compte du Buurba Jolof empereur du Djolof. Koly remporte la lutte et soumet la partie oriental du Djolof. Koly Tenguella une fois roi (Silatigui) du Fouta-Toro, installe sa dynastie, lesDeniankobé.

Les Peuls vont résister durant trois siècles à l'avancée islamique. L'Islamisation des Peuls fut lente, inégale et progressive.Les Peuls du Macina, du Fouta-Toro et du Sahel ( Hodh ) soudés par leur foi musulmane commune nouvellement embrassée, et par les rites de la Qadiriya[23] s'implantent solidement en Guinée, sous les ordres de chefs tels qu' Ibrahima Sambego, dit Sori et Karamoko Alfa, dit Alfa Bâ.

XVIIIe siècle - Les Diallubé ( pluriel de Diallo ) gouvernent les Peuls du Macina. Amadu Bari reçoit la bannière de la djihad, la guerre Sainte islamique, des mains du toucouleur Ousman Dan Fodio, et le titre de " cheikou ".[24]

XIXe siècle - L'empire peule du Macina avec Amadu Bari à sa tête conquiert Tombouctou, contrôle Jelgooji, Liptaako, ainsi que le confluent du Sourou et de la Volta Noire au Sud-Ouest de l'actuel Burkina-Faso.Le XIXesiècle verra les conversions de Sékou Amadou et cette islamisation leur permettra d'avoir une certaine unité politique. Seuls les Peuls Bororos,Wodaabe « les bannis », en réchapperont. Les « convertis » fonderont alors un empire, l'Empire peul du Macina au Mali, le royaume Peul et Mandingue du Fouladou, en Guinée le Fouta-Djalon et au Nigéria, l'Empire de Sokoto, tous les États à part les deux Fouta, nés au XIXe, ont été très éphémères, malgré cela c'est ce qui leur a permis durant ce siècle, d'établir une certaine unité des fulbé, ce qui n'avait jamais été le cas avant.

1811 - Les Peuls remportent une grande victoire sur les Gourmantché, à Dori. Dix ans plus tard, Ilorin sur la côte du Bénin devient un émirat peul, après la lutte menée par Mallam Alimi. En revanche battus à Kissi par lesTouaregs en 1827, les Peuls doivent abandonner l'Oudalan, région située au Nord-Est du Burkina-Faso.

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