Falling Skies [Saison 1]

Publié le 14 août 2011 par Lulla

Saison 1 // 4 800 000 tlsp.

What About ?

Six mois après l'invasion de la Terre par des extraterrestres, la planète est en ruine et les survivants humains tentent de faire face. Les résistants s'organisent pour combattre les forces ennemies. Tom Mason, un ancien professeur d'histoire, se retrouve propulsé en tant que commandant en second du 2ème Régiment du Massachusetts. Si le but des survivants est d'essayer de subsister, certains d'entre eux vont également essayer de comprendre la raison de cette invasion.

Who's Who ?

 Créée par Robert Rodat (Il faut sauver le soldat Ryan, The Patriot, L'envolée sauvage...). Produit par Steven Spielberg. Avec Noah Wyle (Urgences), Moon Bloodgood (Day Break, Journeyman, Terminator), Drew Roy (Hannah Montana), Seychelle Gabriel (Weeds), Will Patton (24, Espion d'état), Sarah Carter (Shark), Colin Cunningham (Stargate SG-1), Connor Jessup (Grand Galop)...

So What ?

   Après les avoir abandonnés pendant quelques années, Steven Spielberg a retrouvé cet été ses chers aliens. Pas de petits bonshommes verts cette fois, ni de gentils E.T., mais d'énormes et vilaines bêtes metalliques contre lesquelles l'homme (ou plutôt l'américain) n'a pas beaucoup de pouvoir, à part celui de trouver la force de se battre inlassablement, d'échaffauder des plans, de survivre... Falling Skies ne raconte pas l'histoire d'une guerre, elle ne cherche pas à montrer de multiples affrontements qui finiraient tous par se ressembler. Elle privilégie toujours l'aspect humain et relationnel à l'action pure et le divertissement brut. Les conséquences de ce choix audacieux (mais peut-être motivé aussi par un manque de moyen évident) sont parfois négatives : la première saison, divisée en dix épisodes, connait de gros problèmes de rythme, les scénaristes passant bien plus de temps à contempler les personnages qu'à les faire évoluer ou approfondir leurs portraits. A la fin de cette première salve, pourtant, qui connait-on vraiment ?

   Contre toutes attentes, Tom Mason ne rentre pas dans la catégorie des héros irritants, qui savent tout dire et tout faire. Il a des failles, il n'est pas parfait. Mais il est un bon américain. Il est un bon père. Il a des valeurs. Il sait ne pas prendre toute la place. Il n'est pas autoritaire. Il est fin. Il est cultivé. Oui, il est tout ça et bien des hommes aimeraient lui ressembler. Mais Noah Wyle parvient à le rendre attachant alors que l'on devrait le détester. Il a trouvé dès le départ le ton juste. Il est allé à bonne école, il faut dire. Malheureusement, ceux qui l'entourent ne sont pas aussi bons et très peu de personnages se révélent véritablement attachants au bout du compte. Le fils de Tom, Hal, est une sorte d'équivalent à Tyler dans V mais avec quelques neurones supplémentaires. Il fonce, il veut faire comme papa, il veut montrer qu'il en a. Mais il n'a pas sa subtilité et pas sa réflexion. Et puis, surtout, Drew Roy n'a pas un dixième du talent de Noah Wyle. L'autre frère (ils sont 3) est à la limite plus intéressant et pas seulement parce qu'il a passé plusieurs semaines dans le camp ennemi, harnaché. Il est curieux, il cherche des réponses. Il ne se contente pas d'agir. Malgré leurs évidentes facilités, les scènes familiales réunissant les Mason font partie des meilleurs moments. Celles qui cherchent à montrer l'attirance entre Tom et le Dr. Glass, qui rentre, elle, dans la catégorie des héroïnes énervantes, sont beaucoup moins réussies. Pas seulement parce que Moon Bloodgood est une actrice relativement passable, mais avant tout parce qu'il n'y a pas d'alchimie entre elle et Noah Wyle. De plus, les auteurs se refusent à les montrer sous un jour plus romantique. Ce serait peut-être jugé trop rapide ou trop mielleux mais ce serait certainement bien plus efficace...

   D'autres personnages valent le détour, et je ne parle pas de la fille du médecin, une version miniature de son agaçante mère, mais plutôt de Pope, le rebelle de la bande. Il apporte énormément à la série : en premier lieu de l'humour et du second degré lorsqu'elle commence à se prendre trop au sérieux. Mais c'est aussi grâce à lui que surviennent les meilleurs rebondissements de la saison. Sa personnalité très amibigüe créé des conflits mais en résout également d'autres. Weaver, le "numéro un" de la troupe n'est pas non plus unidimensionnel. Les scénaristes ont exploré habilement son passé. Ils ont moins bien réussi à gérer sa soudaine addiction, qui vient plomber l'avant dernier épisode. Un peu trop en retrait dans la deuxième partie de la saison, Margaret est le seul personnage féminin qui vaut vraiment le détour mais qui est, paradoxalement, dans l'attitude, plus proche d'un homme que d'une femme. Lors d'une invasion extra-terrestre, les femmes sont apparemment priées de se taire, sauf si elles sont enceintes. Les enfants, surtout dans ce contexte où ils sont kidnappés et enrôlés par les "skitters", se révélent bien plus passionnants. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé l'intro du pilote avec une voix-off d'enfant qui avait pour mission d'expliciter le contexte. 

   Falling Skies a su éviter quelques pièges imposés par les invasions extraterrestes dans la fiction, mais elle est aussi tombée à pieds joints dans d'autres. Vous connaissez cette impression, que l'on retrouve aussi souvent dans les films d'horreur, que les personnages font exprès de faire ce qu'il ne faut pas faire, d'aller où il ne faut pas aller, de faire du bruit au moment où le silence complet était indispensable... ? Eh bien j'ai ressenti ça sans arrêt devant la série et je les ai maudis à de nombreuses reprises, à la fois énervé mais forcément pris dans l'action aussi. L'effet n'est donc pas entièrement raté. Falling Skies ne brille pas non plus par ses dialogues, extrêmement clichés. Les musiques n'ont aucune originalité. A se demander même si ce sont des compositions originales. Elles soulignent mal l'émotion et donnent un aspect patriotique à certaines scènes, qui n'en avaient vraiment pas besoin. Visuellement, parce que le budget n'est clairement pas astronomique, on doit se contenter de peu mais on est loin des fonds verts de V par exemple. L'honneur est sauf ! Spielberg quand même...

    

// Bian // Cette première saison de Falling Skies est marquée par un pilote efficace, un ventre mou, un excellent double épisode à mi-parcours  et un final relativement décevant (et sans grandes surprises, jusqu'au cliffhanger vu et revu, surtout chez Spielberg). C'est un divertissement honnête, un peu plus intelligent que la moyenne, qui a besoin d'une ligne directrice plus claire et d'un approfondissement de la plupart de ses personnages, pour le moment sans reliefs. Elle n'est pas la grande série espérée, c'est bien ça son plus grand problème.