Sur Public Sénat on se fout de la Langue des Signes.

" S'entendre avec les sourds", le documentaire présenté ce soir 13 août sur la chaîne Public Sénat a semblé être plus une forme de vidéo gag où s'exprime le déni de la Langue des Signes qu'a un documentaire sérieux hors de la main mise du lobby de l'oralisme et des afficionados scientistes de l'implant cochléaire! Pour donner encore plus de sel à ma stupeur et ma colère au débat qui a suivi aucun sourd n'était convié! La parole était donnée à Gilbert Montagné, aveugle, plus porte étendard de l'UMP que représentant à mon avis du monde sourd! Un champion para-olympique alors qu'il n'y a aucun sourd engagé dans les Jeux Olympique handisports. ( les sourds ayant leur propres jeux olympiques silencieux ) C'est comme si nous parlions des africains en conviant des chinois, danois ou péruviens! Ce type d'émission monté par la chaîne publique - donc l'état dans sa fonction régalienne et sa mission d'intérêt général en direction des citoyens - dénote une certaine complaisance ou du moins une légèreté quand à l'expression de la culture sourde, de sa langue des signes et du monde des sourds profonds...

Pour en finir le seul message de cette émission et de son documentaire illustratif est que pour s'intégrer au monde du travail le sourd doit savoir parler et entendre. Bigre!!! ( cf: la séance pitoyable de réeducation à l'écoute d'un jeune cuisinier implanté sous le regard attendri de sa maman...et du toubib l'interrompant régulièrement en lui disant: " écoutez-moi! Impayable, sidérant et hors de propos. Terrifiant )! Je me porte en faux avec cette volonté affichée par cette chaîne qui traduit un rejet du monde sourd qui doit pour sa survie s'accomoder au notre! Une émission de cons payés par le domaine médical qui défait tout le travail que nombreux et nombreuses d'entre nous, citoyens, associations entreprennent pour la meilleure intégration de la LSF aux codes de notre société civile. En tant qu'élu je connais ces combats pour une réelle égalité et Public Sénat tel Pénélope détricote avec complaisance notre travail commun.