La lecture des ruines

Par Lonesloane

De David B.

« Le fou c’est celui qui a tout perdu sauf la raison » (Chesterton).

1917, c’est la grande guerre, la guerre des tranchées. L’Europe est à feu et à sang, les zeppelins Allemands larguent leurs bombent sur Londres, on s’entretue à la baïonnette dans les tranchées de la Somme, on se noie volontiers dans des étangs de boue aussi. Les déserteurs sont fusillés, les hauts responsables tirent des plans sur la commette, après tout, les américains vont bientôt entrer dans la danse, les choses vont changer…

Dans ce chaos il existe aussi un monde parallèle, celui de la pègre. De nombreux gangs se sont expatriés à « Butcherwood » un bas quartier de Londres pour ne pas avoir à se battre au front. Il y a les français « L’équipe de fer » avec Dédé de DunKerque ou Raoul le fou, la concurrence n’est pas loin, Jo la terreur, Michel des Gobelins ou encore Julot le vouté attendent patiemment leur tour. N’oublions pas les asiatiques emmenés par Wang le terrible. C’est un univers d’alliances et de désalliances, ou une sorte de concours quant à savoir qui sera le meilleur traitre dans l’histoire.

Au milieu de ce capharnaüm humain nous suivrons avec délectation les tribulations d’une sorte d’agent secret « Jean Van Meer », citoyen Hollandais se décrivant volontiers comme « francophile ». Sa mission, retrouver pour le compte des alliés l’ingénieur Hellequin, une sorte de savant génial qui a déjà rendu d’immenses services à l’industrie de la guerre mais qui semble avoir perdu la raison avec de loufoques inventions telles que « le canon à rêves, les barbelés vampires ou encore les hommes de terre »… Les services secrets Allemands sont à ses trousses et Van Meer doit absolument créer diversion pour que ces derniers ne lui mettent pas la main dessus.

S’en suivra une aventure extraordinaire entrainant le lecteur dans un scénario surréaliste aux multiples rebondissements. Le tromperie est monnaie courante, la mort se faufile dans la moindre ruelle, les superstitions étranges dans l’enfer de la guerre… L’ingénieur Hellequin a découvert « l’alphabet des ruines » l’atroce avenir qui se profile… mais lui seul est capable de se plonger dans cette triste lecture…