J'avais rapidement sympathisé avec les quelques pookies crasseux du quartier. Heureux de voir un camé de plus dans le coin ils me suivaient parfois jusque dans le hall de mon hôtel. Lors de nos petites transactions tout était réglé comme du papier à cigarette : ils déposaient la came en hauteur, près du seul tube de néon éclairant parfois le couloir puis faisaient pivoter légèrement le tapis de la loge du gardien, sig
ne que le colis était arrivé. "La Paz" avait trouvé un nouveau pigeon et elle devait prendre une jolie commission sur mes doses. Je continuais de travailler chez les tamouls et le soir quand je rentrais à l'hôtel, la grosse vache m'attendait devant la porte avec des pizzas et de la marijuana de qualité. Sa gueule fondait chaque jour, je ne distinguais plus que sa corpulence et il m'était devenu impossible de lui donner un âge quelconque.
La suite de cette histoire m'a appris beaucoup de choses sur les camés : ne jamais leur faire confiance.