Les bourses ou la vie ?

Publié le 13 août 2011 par Laurelen
On apprend une bonne nouvelle à l'aube du week-end : les marchés sont rassurés, les bourses remontent, de New-York à Tokyo, en passant par Paris. On a failli avoir peur. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes capitalistes. Car les marchés sont de petites choses fragiles. Comme des petits enfants, ils ont peur du noir, et des monstres qui se cachent dans les insondables ténèbres.
Et comme les monstres inommables et non nommés des contes de fées, ils sont prêts à envoyer dans le néant tous les êtres vivants, ceux qui respirent et transpirent, tous ces féaux insignifiants qui ne se marient pas et n'ont pas beaucoup d'enfants, à la fin de l'histoire. Le pire, dans ce conte de fées moderne, c'est que les méchants, ce sont eux, les vassaux, les petits, les sans portefeuille fixe. C'est ce que nous ont seriné les émissions télé garnies de "spécialistes", économistes diplômés, qui nous ont rabaché à longueur d'antenne que ces marchés, c'était nous, c'était vous, et que notre trouille de tout perdre était la trouille intrinsèque des marchés.
Sur les marchés, que les traders prient pour que l'acier effilé ne soit plus abordable. Qu'ils spéculent pour que le client ne trouve pas à prix raisonnable un sabre effillé, même made in China, pour que le quidam désespéré n'achète pas avec le vrai argent qui lui reste cette arme dérisoire mais réelle, qu'il ne lui vienne pas à l'idée, dans son désespoir, de trancher dans le vif, de couper court au désespoir des marchés en leur coupant la tête.
Car quand un monstre froid décide de nous détruire, physiquement, on a un réflexe animal. Se défendre. En sortant les griffes, les dents, et tout ce qu'on peut sortir. Car c'est la guerre. Et c'est pas nous qu'avons voulu la guerre. Mais s'il faut la faire...

François GILLET