Joe BigBig, le tres tres grand

Horseman traveller: H.256 cm X L.303 cm Métal

Enfant, Adjzobah Joseph Ghattaba modelait de l'argile dans les champs de ses parents, autours de Kumassi ( capitale de l'Ashanti region au Ghana), région où il est né en 1961.  Lors de sa scolarité, il découvre les arts plastiques et décide d'aller étudier à l'école des beaux arts de Kumassi où il apprend à travailler avec différents matériaux, bois, peinture, bronze, ciment, plâtre..

Rapidement un de ses professeurs le surnomme « Joe Big Big » au vu de la taille monumentale de ses créations et tant il n'arrive pas à travailler avec des petits formats. A l'issue de ses études, il part au Niger et crée des œuvres pour la Banque Centrale d'Afrique de l'Ouest (BCAO).

Le monumental pour tous

C'est délibérément que Joe Big-Big a opté pour les grands formats.

Family Girafe: H.420cm X L.250 cm Métal

Knowledge and intelligence: H.420 cm X L.250cm Métal

  « J'ai choisi de faire des œuvres monumentales pour que tout le monde (riche ou pauvre) puissent bénéficier des messages car en général les œuvres monumentales sont placés dans des lieux publiques et les petites sculptures sont moins visibles car elles sont souvent en galerie,chez les particuliers ».
A partir de 1996, artiste résident au centre franco-nigérien de Castelnaudary, il décide de travailler le métal comme étant un « symbole du labeur humain, avec des matériaux simples et humbles, issus du quotidien des hommes, comme le fil de fer et le grillage. » et de préciser « Le métal comme symbole de la richesse, de la force et du pouvoir. »

Le fil de fer comme symbole
Chez Joe Big-Big l'utilisation du fil de fer est symbolique, à la fois protection et contrainte. C'est dans cette dynamique et tension que s'exprime son art. 

« Le mouvement de mes œuvres représente la liberté que nous avons besoin pour bouger, parler, vivre, faire et pour nous exprimer. Notre vie est un combat puisqu'il faut se déplacer pour découvrir d'autres mondes. Il y a des gens qui fuient à cause de la guerre, la pauvreté, des problèmes politiques etc... ». 

Ses créations sont à la fois simples et sophistiquées, imprégnées d'humanité et concernées par la vie du monde.Son œuvre est en effet empreinte d'une grande dynamique. « Cendrées, courbées, libres ou enchaînées, ces silhouettes dignes et humbles nous imprègnent de quelque chose qui nous dépasse. Elles rappellent à nos mémoires les gestes ancestraux de notre humanité » écrit Anne-Lise Couineau En effet, avec ces matériaux malléables et légers, il crée le mouvement. Heureux et léger de la mère avec son enfant ou la tristesse du migrant forcé. « L'art sans émotion, sens ou sentiment, c'est comme une voix ou un bruit sans signification » aime t il à dire, en ajoutant « Je ne suis pas bavard mais je parle avec les gens à travers mes créations comme l'action parle plus fort que les mots »."Mes sculptures mobiles agissent par et pour la récupération du passé. Diverses matières métalliques génèrent un travail qui suscite l'intérêt et la force. C'est un mélange du vieux ou du "déjà utilisé" et du neuf qui résulte de ma recherche artistique insufflée par l'avènement de la liberté ».
Je laissera à Jo Big-Big le soin de conclure : « L'art ne représente pas seulement la beauté, l'important, c'est ce que l'artiste veut faire passer comme message ».
Pour aller plus loin :
Pour le retrouver, ici son site, là le site du musée des arts derniers, spécialisé dans l'art contemporain africain où il est exposé et en suivant ce lien vous retrouverez son actualité.
Crédits photos : Musée des arts derniers et collection personnelle de Joe Bigbig