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“Green Lantern” de Martin Campbell

Publié le 13 août 2011 par Boustoune

Tremblez pauvres humains! Cet été, la Terre est menacée par l’arrivée imminente d’une vague jaune dévastatrice…
Euh, toi, le lecteur qui a dit que c’est parce que Brice de Nice revient surfer sur les écrans, tu sors steuplaît…
Nous disions donc que la Terre est menacée par un péril jaune qui n’a rien à voir non plus avec les chinois – tu sors aussi steuplaît…
Quoi?!? Vous n’êtes pas au courant? Bon, “heureusement” que la Warner et DC Comics sont là pour éclairer votre euh… lanterne avec Green Lantern, justement…

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Dans ce film réalisé par Martin Campbell, on nous apprend que deux forces s’opposent dans l’univers, deux caractéristiques différentes qui correspondent à deux sources d’énergie différentes, et deux couleurs différentes :
L’énergie cosmique dominante, le vert, couleur positive et couleur “de la volonté” nous affirme-t-on très sérieusement (on pensait que le vert était la couleur de l’espoir ou de la nature, mais bon, au temps pour nous…), et le jaune, énergie négative et couleur de…
Euh… toi qui a dit “la couleur des cocus”, tu sors, et toi aussi le marseillais qui a dit “la couleur du pastaga”…
La couleur de la Peur, donc…

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Les jaunes, sont composés d’un seul gars en fait. Un terrible méchant galactique portant un nom de médicament contre les diarrhées – Parallax – qui se nourrit de la peur de tous les êtres vivants qu’il rencontre, grossissant et gagnant en puissance à chaque système solaire dévasté. Bigre! S’il vient sur Terre, on va morfler…

Oui, mais heureusement, il y a les verts, ceux qui, comme chacun le sait, sont les meilleurs et qui ont les meilleurs supporters – hum, ok, je sors… enfin non, je dois aller au bout de cette critique avant –
Les verts, ce sont les membres de la Green Lantern, un corps de soldats d’élite intergalactiques, des Expendables version E.T. si vous préférez, mais sans Stallone, Lundgren & co… 
Ils se réunissent tous sur une planète bien précise pour s’auto-congratuler et recharger ensemble leurs batteries devant une grosse boule d’énergie verte, la fameuse lanterne. Ils se mettent au vert, quoi… Enfin, façon de parler…

 

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La planète, c’est Oa. Pas “wouah!”, hein… Oa…
Parce que franchement il n’y a pas de quoi s’enthousiasmer à la vue de de ce décor tout moche : un gros caillou surplombé par des méduses volantes et dominé par une tour haut perchée en haut de laquelle végètent de “grands sages”, créatures issue d’un croisement entre Yoda et les Na’vi d’Avatar.
Tel qu’on les voit, ils ont l’air, au choix, de se faire chier comme des rats morts ou de s’intéresser aux choses comme des sénateurs en pleine session – en roupillant, quoi… – mais ils veillent à l’équilibre de l’univers.
Ils sont cools, quand même…

Bon, eux, ce sont les cerveaux… Les poings, ce sont les Green Lantern, donc.
Venus de différents systèmes solaires, ils ont été choisis par la Lanterne elle-même pour assumer leur tâche de shérifs de l’espace et de guerriers cosmiques. De la boule d’énergie ont été forgés des anneaux magiques, de couleur… verte – vous êtes forts d’avoir deviné – qui sélectionnent directement leurs propriétaires, uniquement des individus ne connaissant pas la peur…
Promis, j’ai rien fumé… Mais les scénaristes, eux, doivent carburer à l’herbe bleue…

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Bon, pour qu’il y ait une histoire, le méchant Parallax réussit à quitter la planète/prison sur laquelle il était prisonnier et se transforme en gros nuage de cendres – ou en gros étron incandescent, selon les points de vue – prêt à engloutir les planètes…
Les Green Lantern sont impuissants. Leur leader, le sinistre Sinestro (Mark Strong), une sorte de Spock moustachu qui aurait pris un coup de soleil, voit ses meilleurs soldats se faire démolir un par un, et même l’ancien bourreau de Parallax, qui s’appelle, comment déjà… Ah, bien sûr, Abin Sur, ne peut pas lui résister cette fois.
Mortellement blessé, le green lantern a le temps de se crasher sur notre planète et, dans un dernier souffle, libérer l’anneau pour qu’il se trouve un humain digne de le porter.

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Le héros, Hal Jordan(Ryan Reynolds) est un pilote de chasse casse-cou (attention la typo, “casse cou”, hein, pas autre chose…) hanté par un trauma enfantin (comme c’est original…) et est donc un mélange d’intrépidité et de trouille, ce qui ne manque pas de laisser planer un insoutenable suspense sur le scénario : le beau gosse va-t-il surmonter sa peur et battre l’infâme créature qui menace la Terre ou bien se faire gober tout cru par le nuage noir?
Sinon, Hal aime une amie d’enfance, la belle Carole (Blake Lively – rhââ…) mais il la fuit parce que là encore, il a peur… peur de s’engager avec elle (le nul…), alors qu’elle le désire ardemment…
La belle est aussi aimée d’un autre de es copains d’enfance, Hector (Peter Sarsgaard), un scientifique/geek paumé qui, ô sublime astuce d’écriture, est aussi expert en exobiologie (en gros, il s’occupe de l’anatomie des ET) et le fils du sénateur qui négocie avec l’armée les contrats d’armement… Bref, l’antagoniste parfait de Hal.

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Il a tôt fait d’être choisi par Parallax pour le représenter sur Terre. Au contact du sang jaune de l’affreux jojo, Hector se transforme en monstre à grosse tête – comme un Klingon sous acide – et voit sa personnalité changer.
Lui et Hal vont s’affronter à coups d’effets spéciaux délirants, pour Carol, pour être le meilleur des deux, et pour décider du destin de la Terre – et accessoirement de l’univers entier…
C’est beau…

Enfin, c’est beau, il faut le dire vite… Parce que comme annoncé plus haut, l’univers graphique de ce film est absolument moche : les couleurs sont criardes, les lumières sont déconseillées aux épileptiques, les vaisseaux spatiaux ressemblent à des grosses maquettes foireuses, les planètes sont des décors de récup’ en carton-pâte, les tenues sont kitschissimes.
Ah, et est-il besoin de préciser que le relief ne sert à rien, si ce n’est à atténuer l’agression oculaire que constituent les couleurs fluos de l’oeuvre…

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Pour le reste, le scénario est assez affligeant, oscillant entre le classique médiocre – genèse du héros, premiers pas de super-héros, combats de plus en plus importants…- et le n’importe quoi cosmique. De nombreux ressorts dramatiques sont absurdes, même pour le moins évolué des extra-terrestres, les personnages ne sont pas franchement attachants et ont des attitudes débiles. Et cela évolue comme ça jusqu’à la séquence post-générique de fin, rebondissement totalement idiot et incohérent, et annonciateur – hélas – d’une suite à ce bousin galactique.
On a du mal à retrouver la patte de Martin Campbell, réalisateur chevronné ayant livré des films aussi solides que Le Masque de Zorro, Vertical limit ou Casino Royale, sur ce nouveau film, guère mieux mené qu’un blockbuster hollywoodien lambda, et sans véritable atout pour relever le niveau.

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Bon OK, il reste le héros, à qui Ryan Reynolds tente de donner un peu de sa cool attitude. Il est beau, il est charmeur, il est musclé et masqué – mais ça ne sert à rien, on l’a reconnu direct… – et donc, il est vert, couleur de… de…
La volonté. Bravo aux deux qui suivent… (Toi qui a dit que c’est aussi la couleur du canard WC antitartre, tu sors… Mais toi qui a dit que c’est celle de l’excellente Rubrique-à-brac d’Angle[s] de vue, tu peux rester, bien sûr…)
Cela dit, de la volonté, il en faut pour supporter jusqu’au bout ce long-métrage qui cherche à nous faire prendre nos vessies pour des (green) lanternes et nous faire croire qu’il est un super-bon film, alors qu’il n’est qu’un gros nanar foiré sur toute la ligne… On n’est pas dupes, les gars…

Après, ça reste un divertissement regardable pour public peu exigeant, et l’été est propice à ce genre de blockbuster décérébré… Mais ne venez pas vous plaindre si vous sortez de la salle verts… de rage.
On vous aura prévenus…

 

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Green Lantern
Green Lantern
Green Lantern

Réalisateur : Martin Campbell
Avec : Ryan Reynolds, Peter Sarsgaard, Blake Lively, Tim Robbins, Angela Bassett, Temuera Morrison
Origine : Etats-Unis
Genre : super zéro moisi 
Durée : 1h54
Date de sortie France : 10/08/2011
Note pour ce film :

contrepoint critique chez : Excessif

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