La critique de Claude :
Qu’on en juge : un brillant trader de Wall Street, Sherman MacCoy, va un soir chercher sa maîtresse, la belle Maria à l’accent du Sud, à l’aéroport Kennedy. Rentrant vers Manhattan dans son beau coupé Mercèdes, il rate un embranchement et se perd dans le Bronx. Les amants se trouvent bientôt dans une impasse, où deux garçons noirs leur apparaissent menaçants. Maria prend le volant, et se dégage en heurtant l’un des deux gamins. En bonne sudiste, elle refuse d’appeler des secours, et d’aller avouer quoi que ce soit, et Sherman cède.
Hélas, le jeune homme est gravement touché. Or sa mère n’est autre qu’une proche collaboratrice d’un prêcheur très politique, qui fait trembler le Maire de New York et le Procureur (élu) du Bronx, et manipule chaines de télévision et tabloïds en leur offrant des scoops saignants.
Tout va basculer pour Sherman, accusé de mise en danger et de délit de fuite. Le trader issu de Yale est incapable de se débrouiller dans un univers digne de Balzac ou Zola – Wolfe appelle un de ses personnages Lantier -, et plus encore de Jérome Bosch. Vous allez découvrir une des plus belles collections de salopards de toute la littérature. Mention spéciale pour Kramer, petit Procureur-adjoint haineux, Lopwitz, le patron hypocrite et indifférent de la prestigieuse Banque d’investissement Pierce and Pierce, Fallow, le journaliste anglais alcoolique, et Vogel, avocat agitateur qui vous rappellera quelqu’un.
Pour ceux que ce pavé rebuterait, il y a bien un film, tourné en 1991 par Brian de Palma avec d’excellents acteurs, notamment Melanie Griffith dans le rôle de Maria, Tom Hanks dans celui de McCoy et Bruce Willis dans celui de Fallow. Mais, comparé au roman, il est très fade.
The bonfire of the vanities (en anglais) Le bûcher des vanités, 690 p. NewYork Times Bestsellers, chez Bantam Books