Tout s'accélère. L'Italie est placée de facto sous tutelle de la BCE, qui vient par une lettre "secrète", interceptée par Il Corriere della serra, de lui dicter son programme de gouvernement. Tout y est : les mesures, le calendrier et même les textes législatifs à utiliser.
Il s'agit évidemment d'une politique parfaitement connue et éprouvée depuis maintenant quarante ans dans le monde entier : privatisations massives, démantèlement du code du travail et des services publics. Le recul historique nous permet de savoir que ces "réformes" qui sont en fait des transferts de richesse de la sphère publique à la sphère privée vont paupériser la population et l'Etat. La dette va continuer de se creuser indéfiniment tandis que l'Etat va petit à petit perdre sa force et sa capacité d'orienter le pays, au profit du marché. C'est la fin de la démocratie en Europe.
D'ailleurs, il n'est pas question de soumettre ces réformes cruciales au "peuple souverain" par référendum. Aucun avis alternatif n'est pris au sérieux ni même évoqué dans le débat public. Ici aussi There is no alternative. Il n'est pas question non plus de demander aux représentants du peuple ce qu'ils en pensent de choix si fondamentaux et si lourds de conséquences. La BCE l'a suggéré, mieux vaut procéder par décret. C'est ce que fera le gouvernement Berlusconi.
Indignez-vous. ...