Nous pouvons tromper notre interlocuteur de deux façons : par omission et par falsification. Le mensonge par omission revient à ne pas dire quelque chose qui devrait être dit, concrètement cela revient à supprimer un élément du discours. Le deuxième type de mensonge est le mensonge par falsification. C’est le fait de construire de toute pièce une information, d’inventer un souvenir, de créer un discours (Ekman, 2009).
Nous pouvons mentir pour plusieurs raisons, si le but du mensonge est dirigé vers quelqu'un d'autre, dans le but de le proteger ou de ne pas le vexer, le mensonge est dit altruiste. Au contraire, si le mensonge est fait pour assouvir ses propres finalités, le mensonge est alors dit égoïste. Les hommes et les femmes mentent pour des raisons differentes. En effet, les femmes font davantage de mensonges altruistes et les hommes davantage de mensonges egoistes (Boltz, Dyer, Miller, 2010).
Le mensonge met en jeux un certains nombres de processus cognitifs et émotifs qui vont s’exprimer volontairement et involontairement, au travers de plusieurs indices. Ces indices vont s’exprimer au travers de trois canaux de communication qui sont : le verbal (la linguistique, les mots…), le para verbal (ton de la voix, duree des pauses...) et le non verbal (expression faciale, gestes…) (Vrij, 2008).
La communication non verbale met à jour de nombreux indices pouvant se révéler utile pour orienter l'interrogation dans l'évaluation de la crédibilité d'une personne. Mais, les personnes non formés à la détection du mensonge ont de nombreux stéréotypes vis a vis du comportement d'un menteur. Ces croyances vis à vis du comportement non verbal du menteur, expliquent en partie que dans la population générale le taux de réussite de la détection du mensonge est de 50%. Ce pourcentage de réussite n'est pas different du hasard, de manière générale les individus sont de mauvais détecteur de mensonge, néanmoins nous pouvons nous améliorer (DePaulo, Kashy, Kirkendol, Wyer, 1996).
Article initialement publié sur www.comunicazionenonverbale.com le 24 juillet 2011.
Références :
- DePaulo, Kashy, Kirkendol, Wyer. (1996). Lying in everyday. Journal of personality and social psychology. Vol. 70, No 5, 979-995.
- Boltz, M. G., Dyer, R. L., & Miller, A. R. (2010). Jo are you lying to me? Temporal cues for deception. Journal of language and social psychology , 29 (4), 458-466.
- Ekman, P. (2009). Telling lies. New york: Norton.
- Ekman, P., & O'Sullivan, M. (2006). From flawed self-assessment to blatant whoppers: the utility of voluntary and involutary behavior in detecting deception. Behavioral sciences & the law (24), 673-686.
- Vrij, A. (2008). Detecting lies and deceit. Chichester: Wiley.