La crise économique va t-elle foudroyer l'Argentine ?

Publié le 12 août 2011 par Rene Lanouille
Alors que le gouvernement argentin se déclare très confiant pour éviter les ravages de la crise économique mondiale, des voix s'élèvent pour s'alarmer des conséquences de la crise sur l'économie argentine. C'est ce dimanche 14 Août que les partis politiques vont choisir les candidats se présentant à l'élection présidentielle du mois d'Octobre prochain. Cristina Kirchner, la présidente actuelle, semble la mieux placée pour sou succéder à elle-même puisque dans les intentions de vote des récents sondages, elle caracole en tête avec plus de 40% des voix. Une belle remise en selle pour Mme Kirchner, élue en 2007 à la place de son défunt mari, qui était au plus bas dans les sondages lors de l'été 2008 suite à un sérieux conflit l'opposant aux agriculteurs du pays.

Il faut dire que la présidente peut surfer sur une économie en bonne santé et que symbolise son colistier pour l'élection à venir, Amado Boudou, qui n'est autre que le ministre des finances argentin. Mardi dernier, Boudou a surpris les économistes du pays en affirmant que l'Argentine "était immunisé" contre la crise économique qui touche en ce moment les grands pays industrialisés. Boudou a insisté, affirmant que "le marché intérieur argentin est en pleine expansion économique et qu"il n'a jamais vécu une telle euphorie. Nous sommes prêts. Nous avons mis au point des processus pour faire face à n'importe quelle crise. L'Argentine a au moins la qualité de donner des assurances aux investisseurs dans un monde de plus en plus incertain."

La bravoure de Boudou l'honore mais le garçon ne fait pas toujours preuve de lucidité, lui qui a dû récemment s'excuser auprès de deux journalistes qu'il avait comparé "aux hommes nettoyant les chambres à gaz pendant l'holocauste." L'optimisme de Boudou n'est de toute façon pas partagé par tout le monde. A commencer par l'ancien secrétaire d'état aux finances, Guillermo Nielsen, qui se veut plus alarmiste: " Avec une inflation à plus de 20% par an, c'est une erreur de penser que l'économie Argentine ne sera pas affecté par ce qui se passe actuellement. C'est la planète entière qui va être touchée. Et j'ai la sensation que le gouvernement a totalement négligé l'économie du pays, notamment le développement des PME/PMI. Il y a beaucoup trop de distorsions en interne pour que nous soyons solides au niveau économique."