Je ne sais pas si vous connaissez Paul Cuisset. À la tête de Delphine Software, il a créé quelques-unes des plus grandes réussites françaises dans le monde des jeux vidéos, le plus connu étant Flashback (qui a bercé mon adolescence).
J’ai récemment lu une interview qu’il a donné sur le site GameKult, dans laquelle il parle de ses nouveaux projets. Concernant sa manière d’aborder son travail, il explique qu’il est un touche-à-tout capable d’intervenir aussi bien au niveau du scénario, des dialogues, du design, de la programmation, …
Son message est simple : « Un chef d’orchestre doit pouvoir jouer de tous les instruments : la baguette ne suffit pas. »
Face aux évolutions des jeux vidéos modernes, il y a forcément besoin de personnes hyper-spécialisées dans certains domaines. Toutefois, pour diriger une équipe qui mixe des capacités très variées, il faut posséder des qualités qui permettent de guider les membres de cette équipe, de les challenger, de les faire avancer dans la même direction. Tout cela ne peut pas être fait par une simple délégation des pouvoirs, sans échange, car à un moment donné ou un autre on risque de se retrouver dans une situation où les divergences de vues ont entraîné un écart trop important dans la réalisation.
Donc, que vous soyez chef d’entreprise, directeur technique, chef de projet, ou développeur ayant la charge de stagiaires, retenez bien que vous devez jouer le rôle d’un chef d’orchestre. Et qu’un bon chef d’orchestre ne peut pas avoir une simple connaissance théorique de la musique, il doit être capable d’aider ses musiciens à se transcender. La légitimité se mérite, ce n’est pas la baguette qui la donne.
(j’espère avoir l’occasion de vous parler un de ces jours d’Eric Chahi et de Frédérick Raynal, deux autres monstres vidéoludiques français, que j’ai eu le plaisir de rencontrer il y a une dizaine d’années)