Résumé Editeur :
Pour Thomas, Arnold, Rebecca et Christopher, c'est la fin du supplice. Ils viennent d'échapper à leur tortionnaire, un tueur en série pédophile qui les séquestrent depuis des années. Mais une nouvelle épreuve les attend : et si on les avait oubliés ! et si on ne les aimait plus ! Horriblement défigurés et mutilés, ils ont besoin d'un adulte pour les ramener à leurs parents, que certains n'ont pas vus depuis dix ans...et ils ont choisi Mark.
Mon avis :
Le premier sentiment qui nous vient à la lecture de ce livre est la culpabilité. Culpabilité face à l'impuissance qui nous lie les poings. Nous n'en ferons jamais assez pour éradiquer ce fléau.
Mark, l'homme qui va être entrainer dans cette histoire nous raconte cette épisode de sa vie qui le changera à jamais. Mais il n'en est que l'instrument. Les principaux acteurs de cette sombre aventure sont des enfants. Quatre jeunes personnes enlevés, séquestrés, torturés, mutilés, violés pour un tueur en série pervers. Ils parlent au nom de tous ces petits êtres que l'on voit sur des affichettes collées un peu partout et dont on oublie trop rapidement, trop facilement le visage. Tous ces enfants qui disparaissent chaque jour et qui ne retrouveront jamais la douceur de leur foyer.
Thomas, Arnold, Rebecca et Christopher, leur chef, celui qui a passé dix ans aux griffes du monstre, n'ont qu'un seul désir, rejoindre leurs parents. Leurs forces résident dans l'amour et la perspective de bonheur qu'ils ont su garder au fond d'eux malgré les horreurs qu'ils ont subi. Mais ce sont encore des enfants et ils ont peur qu'avec les années, qu'avec les blessures irrémédiables qu'ils ont subies, on ne les reconnaissent plus, pire encore, qu'on ne les aime plus. Alors dans leur fuite pour la vie, il embarque un adulte qui les aidera à retrouver leur famille.
Comment ne pas être toucher par ces gosses qui ont vu le pire et qui ont encore la force de se battre. L'auteur prend le risque de détailler les atrocités qu'ont endurées les petites victimes, avec amplement de détails. C'est très dur à lire, insupportable même, mais il fait le bon choix car pour faire ressortir l'humanité et la force de vivre de ces mômes, on doit malheureusement en passer par là.
En suivant leur parcours, Mark va découvrir que quand les adultes baissent les bras, les petits eux ne perdent pas espoir. Et que même brisés, il reste au fond d'eux une infime part d'innocence qui les poussent à croire encore à l'avenir.
Les personnages sont extrêmement touchants, et leur histoire est bouleversante. On ressort de cette lecture tout chamboulé les larmes aux yeux et on se dit que plus qu'un thriller, ce roman nous ouvre le coeur et les yeux sur un problème encore tabou : la pédophilie.
Les mots de Gary A. Braunbeck choquent mais interpellent. Il mêle sciemment la dureté des adultes et l'innocence des enfants. Assurément on est déchiré de l'interieur devant certains passages du récit où les petites victimes, malgré tout, rient, jouent et se comportent comme tous les enfants plus chanceux qu'eux. Et c'est leur sourire et cette petite étincelle qui brille encore dans leurs yeux que l'on garde précieusement en mémoire pour ne pas sombrer dans l'horreur...
Bref, ce roman n'est pas à prendre à légère. Des scènes horribles vont vous révulser, des situations vont vous bouleverser.
Grendel, il se fait appeler ainsi ( personnage malfaisant dans Beowulf ), est un monstre, pourtant il ressemble à vous et moi, et il n'est pas le seul. Ces prédateurs rôdent partout. Ne cherchez pas à vous couvrir les yeux, ce monde n'est pas imaginaire, le Mal existe bel et bien. Tout ceci est réel et n'oubliez pas que chaque jour des dizaines d'enfants disparaissent dans le monde et ne reviennent jamais.